Île-de-France, Paris (75)
Paris, église Saint-Gervais-Saint-Protais, Vierge de Pitié ou Pietà
Sculpture
Marie Siano, Ysée Nicaud, étudiantes à SciencesPo Paris, et Irina Alexeeva, étudiante à Standford, se lancent dans le sauvetage de cette Pietà découverte dans l’église Saint-Gervais-Saint-Protais (75).
Une sculpture découverte enterrée
La statue de la Vierge de Pitié, également appelée Pietà, est une sculpture en pierre polychrome datant vraisemblablement de la fin du XVème siècle ou du début du XVIème siècle. Son origine et son auteur demeurent inconnus.
En octobre 1998, cette Pietà, accompagnée d’une seconde statuette, a été découverte dans les gravats comblant le soubassement du maître-autel de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais, située dans le 4e arrondissement de Paris. Ces gravats avaient été déposés lors des travaux de réaménagement du choeur, réalisés à la demande de la Fraternité monastique de Jérusalem.
La date précise de cet enfouissement reste incertaine, faute de documents mentionnant cet événement. L’enfouissement est cependant estimé entre le XVIIème siècle et le XIXème siècle, bien qu’il semble vraisemblable que la Pietà ait été enterrée entre 1804 et 1807, lors de l’installation du maître-autel principal. Il n’était pas rare que des statues, devenues inutilisables pour le culte, soient dissimulées dans des maçonneries ou en périphérie des églises, et souvent préalablement mutilées pour leur ôter leur caractère sacré.
ÉTAT DE L’œuvre après la découverte
Bien que mutilée, notamment au niveau de la main de la Vierge, des têtes, du bras et de la jambe droite du Christ, la statue était globalement bien conservée. Cependant, elle était fortement encrassée, couverte de résidus de plâtre et présentait d’importants dépôts de sels.
Une étude préalable a été confiée à la restauratrice, Madame Dominique Faunières. À cette occasion, elle a procédé au nettoyage et au dessalement des sculptures, tout en identifiant les différentes couches de polychromie.
La Pietà est la représentation de Marie tenant sur ses genoux le corps de son fils, Jésus-Christ, au moment de la descente de croix, après sa crucifixion et avant sa mise au tombeau.
La Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris a été informée de cette découverte le 7 octobre 1998 par un courrier du prieur de la Fraternité, le Père Delfieux. Dans cette lettre, il exprimait son souhait de voir la Pietà , une fois restaurée, réintégrée à l’église pour participer aux célébrations liturgiques. Le 6 mars 2000, une première demande de protection au titre des monuments historiques, restée sans suite, a été adressée à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), et une nouvelle demande est en cours d’examen.
Objectifs de la restauration
- Etude complémentaire de la pierre et de la polychromie (analyse de pigments, étude de la pierre pour en identifier sa provenance)
- Dépoussiérage de l’oeuvre
- Financement d’un soclage adapté et d’une vitrine d’exposition