Grand Est, Haute-Marne (52)
Vals-des-Tilles, église Notre-Dame de l’Assomption de Villemervry
Édifice
L’église se trouve en hauteur par rapport au village, situé à environ 30 km au sud-ouest de Langres. Mentionnée dès le XIIe siècle, elle dépendait uniquement de l’abbaye Saint-Étienne de Dijon et ne releva jamais directement du diocèse de Langres.
Orientée d’est en ouest, l’église arbore un plan basilical classique, sans transept, s’achevant par un chevet plat. La nef à vaisseau unique est précédée par une tour-porche, voûtée d’ogives à sa base. Vient ensuite le chœur, également à travée unique. Enfin, telle une excroissance, seule la sacristie, reconstruite au début du XIXe siècle, rompt ce plan allongé.
De l’extérieur, l’église présente un aspect relativement massif, suggéré par une série de contreforts. Le portail surmonté d’un clocher quadrangulaire, couronné d’un toit en pavillon en tuiles plates, constitue le point culminant de l’édifice. Il présente quatre baies géminées, constituées de deux arcatures séparées par un pilier à chapiteau droit. À un niveau inférieur, le vaisseau de la nef domine le chœur d’une trentaine de centimètres.
Une différence d’appareillage apparaît entre les murs de la nef, constitués de moellons de taille moyenne et assez irréguliers, et ceux du chevet, appareillés en gros blocs bien équarris. À l’origine, l’église devait être recouverte d’un enduit de couleur jaune clair, subsistant sur une partie du portail et sur le mur sud de la nef.
Le portail occidental, unique accès à l’édifice, donne sur la nef, dont le mur sud est percé de deux baies en arc plein cintre, le mur nord étant aveugle. Un plancher de bois, datant sans doute du XIXe siècle, masquait avant la restauration la charpente en berceau de la nef, élément le plus remarquable de l’église. Au Moyen Âge, elle était d’ailleurs lambrissée.
Ouvert sur la nef par une arcature en arc brisé et légèrement surélevé de deux marches par rapport à celle-ci, le chœur se présente comme une pièce de plan carré, voûtée sur croisée d’ogives. Il est muni de trois ouvertures : une petite baie percée dans le mur sud ; deux grandes baies en arc brisé, auparavant murées et masquées par le maître-autel, et désormais dégagées.
Les rares décors témoignent d’un programme iconographique cohérent : clefs de voûte (portail et chœur) à décors floraux ; retombées d’arc présentant visages et décors floraux ; corbeilles de chapiteaux, dont une comprend un décor à tête animale, vraisemblablement bovine. De nombreux vestiges évoquent en outre un programme décoratif important sous forme de peintures murales. Parmi le mobilier notable, citons le maître-autel avec retable, comprenant un tableau représentant l’Assomption, et tabernacle datant du XVIIIe siècle. Deux statues polychromes, datant également du XVIIIe siècle, complètent le retable : un Saint Fiacre en bois et une Vierge à l’Enfant, en pierre et bois rapporté. Le tableau d’autel, La Vierge avec Jésus et saint Jean-Baptiste enfants, huile sur toile du XIXe siècle, est une copie d’après un maître italien.
Les travaux ont consisté en un assainissement et une mise hors-d’eau de l’édifice, avec intervention sur la toiture, ainsi qu’en une mise en valeur de l’édifice (charpente et baies du chœur désormais apparentes), la Sauvegarde de l’Art français ayant contribué à hauteur de 5 000 €.
Samuel Mourin
Bibliographie :
Roussel (abbé), Le Diocèse de Langres. Histoire et statistique, t. II, 1875, Langres, p. 237.
Archives de la Conservation des Antiquités et Objets d’Art de la Haute-Marne.