Oisy, église Notre-Dame-de-l’Assomption
Édifice
Église Notre-Dame-de-l’Assomption. Situé au nord-ouest de Valenciennes, entre la ville et l’ancienne abbaye bénédictine d’Hasnon, le village d’Oisy comptait une centaine d’habitants à la fin du XVIIIe siècle. De l’église d’origine, représentée à la fin du XVIe s. sur une gouache des « Albums » de Charles de Croÿ, seul subsiste le clocher carré, réparé à plusieurs reprises et découronné en 1738, dont les maçonneries, très dégradées, ont été dissimulées il y a une vingtaine d’années par un habillage de plaques de pierre.
Entièrement reconstruite en 1773, à l’exception de ce clocher, l’église est désaffectée à la Révolution, louée pendant une dizaine d’années à usage de grange, puis adjugée en 1799, moyennant 12 100 francs, à un habitant de Valenciennes, le sieur Douillez, qui la cède à la commune lors du rétablissement des cultes. Remises en état en 1811, charpentes et couvertures sont en partie renouvelées en 1867 et 1880. Posée au lendemain de la guerre de 1914-1918, la couverture en éternit est très dégradée lorsqu’en 2001, la foudre frappe le clocher.
L’église est un édifice de dimensions modestes, mais elle se distingue par l’originalité de son parti et l’élégance de sa silhouette. Conçue sur plan tréflé, elle comporte une travée de nef, en partie occupée par la saillie intérieure du clocher, une large travée de transept faisant de part et d’autre une courte saillie à trois pans, et deux grandes travées de chœur terminées par une abside à pans. Une sacristie basse vient s’appuyer au sud du chœur.
Élevées sur un important soubassement parementé en grès taillés, les maçonneries sont faites de briques et rehaussées de cordons et de chaînes de pierre. À l’intérieur, le vaste espace est abondamment éclairé par de grandes fenêtres et couvert de voûtes en plâtre à nervures plates. Il évoque celui des églises élevées en Bavière à l’époque Rococo.
Réalisé vers 1770 et protégé au titre des Monuments historiques, le mobilier ne manque pas d’intérêt : autel surmonté d’un retable orné d’un médaillon de la Visitation, banc de communion à balustres, console, chaire dont subsistent la cuve et l’escalier (plusieurs des volutes décoratives qui surmontaient l’abat-son ont été déposées en mairie), confessionnal orné de scènes et de personnages en relief, accompagnés de chutes de fleurs.
L’ancien presbytère, daté de 1768, construit en brique et pierre, lui aussi, est toujours debout, rue de l’Eglise.
La restauration générale de l’édifice a consisté pour l’essentiel en la réfection des maçonneries – incluant le remplacement de la plupart des pierres crayeuses, très dégradées par les intempéries et les remontées d’humidité – la réfection de la charpente, le renouvellement de la couverture, réalisée en ardoise violine, et la création d’un réseau de drainage périphérique. La Sauvegarde de l’Art français a participé à cette opération en accordant un don de 20 000 € en 2010.
Philippe Seydoux