Auvergne-Rhône-Alpes, Isère (38)
Chalais, Eglise Notre-Dame de Chalais
Édifice
Présentation
L’église présente aujourd’hui l’apparence d’une croix grecque. A la croisée du transept se trouve le clocheton. Deux chapelles sont accolées aux murs nord des bras du transept et une importante sacristie est située à l’angle de la nef et du transept sud.
L’église, voûtée d’ogives, est couverte d’une toiture à haut comble de style cartusien en ardoises.
Son histoire
Fondé en 1101 (date confirmée par les Annales de l’abbaye de Bonnevaux), par des moines bénédictins, à l’invitation de saint Hugues, évêque de Grenoble, le monastère de Chalais, situé au dessus de Voreppe, culmine à 940 mètres d’altitude, sur les contreforts de la Chartreuse, face au Vercors.
Elevée au début du XIIe siècle en moellons locaux, solides mais difficiles à tailler, l’église en croix latine est voûtée mais extrêmement sobre, dépourvue de toute ornementation.
Chalais essaime dans la deuxième moitié XIIe siècle et compte jusqu’à 13 monastères dont le plus important est Boscodon, dans les Alpes du Sud.
A la fin du XIIe siècle, Guigues de Revel, abbé général, engage des travaux dans l’église. Les voûtes sont reprises en belles pierres appareillées et des sculpteurs de Valence lui donnent un décor discret mais de bonne qualité : colonnettes autour de la fenêtre d’axe, clé de la croisée (agneau du tétramorphe) et sur les culots des colonnes engagées supportant la retombée des voûtes.
Au XIVe siècle, le monastère connaît un déclin qui le conduit a être rattaché, en 1303, aux Chartreux voisins, gestionnaires plus avisés.
En 1562, l’abbaye est saccagée et incendiée par la bande du baron des Adrets qui pille aussi la grande Chartreuse.
Les ruines ne sont relevées qu’en 1640. Trois corps de bâtiments en U sont bâtis à partir du bâtiment sud, accolé à l’église, dont subsistent 2 niveaux.
L’église est restaurée mais perd les deux premières travées de la nef, ce qui lui confère un plan en croix grecque. Elle prend alors la silhouette des constructions cartusiennes, caractérisées par de hauts combles à forte pente. A l’intérieur, on retrouve la trace des couvertures d’origine, en pierres plates reposant sur l’extrados des voûtes.
L’abbaye est vendue à la Révolution, abandonnée et dégradée. En 1844, le père Lacordaire, cheville ouvrière des dominicains, l’achète et y installe le noviciat de l’ordre. Plusieurs bâtiments sont restaurés ou reconstruits. La rigueur du climat a raison des religieux qui finissent par quitter Chalais pour s’installer à Saint-Maximin.
L’abbaye est à nouveau vendue à des industriels grenoblois qui la vendent à leur tour à des dominicaines d’Oullins, en 1960. Celles-ci s’installent dans l’aile Lacordaire, la plus proche de l’église, et font relever les deux autres ailes en matériaux contemporains.
La communauté compte aujourd’hui 15 religieuses qui mènent une vie de moniales proche de celle des bénédictines. Elles exploitent la biscuiterie installée dans les bâtiments modernes et accueillent dans l’hôtellerie et les maisons annexes de nombreux groupes et individus cherchant calme et silence pour des motifs variés : participation aux offices, retraites, réflexion avant décisions importantes, révisions avant examens, haltes en montagne…
Il est de fait que le calme du site, à l’écart des routes, face à un paysage grandiose et abrupt, changeant en fonction de l’heure du jour, favorise le recueillement…