Normandie, Orne (61)
Ecorches, Église Saint-Saturnin des Lignerits
Édifice
Description
Petite église rurale de plan rectangulaire, composée d’une nef à simple vaisseau rectangulaire et d’un chœur en retrait à chevet plat.
Au sud-ouest, la charpente d’origine de la nef, légèrement décentrée, supporte un beffroi et un clocheton.
Le clocheton, sur un fut en plan carré, est coiffé d’une aiguille d’ardoise à huit pans. Légèrement décentré, il préserve l’emplacement des fonts baptismaux.
Le lambris ancien de la voûte existe encore dans le chœur.
Un petit bâtiment en colombage, servant de sacristie, est accolé au nord. Le baptistère est un bloc de calcaire de forme octogonale, décoré de nervures ogivales du XVe siècle.
L’élément le plus ancien est la petite fenêtre du chevet, datant du XIIIe siècle, à un linteau d’une pièce creusé d’un trèfle.
Historique
Malgré la présence d’une église paroissiale remontant au XIXe s., la commune d’Écorches qui ne compte que 150 habitants, ne se désintéresse pas de l’ancien sanctuaire de Saint-Saturnin des Lignerits où fut baptisée Charlotte Corday et dont l’intérêt archéologique a été reconnu par son inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
Dédiée à Saint Saturnin, l’église fut construite au XIIe siècle. Située entre Trun et Vimoutiers, elle fut bâtie en territoire Viking, puisque ce territoire fut en effet donné au XIe s. par Richard, duc de Normandie, au roi du Danemark en remerciement de l’aide que lui avait apportée Lothaire, dans ses guerres contre le Roi de France. La charpente ainsi que les poteaux et les poutres de bois du sanctuaire sont de précieux exemples de l’importance donnée jadis à la construction de bois dans cette région où les influences nordiques furent très fortes.
Laissée à l’abandon aux XVe et XVIe siècles, l’église Saint-Saturnin des Lignerits, alors en ruine, fut remise en état au début du XVIIe siècle, par François Morand, seigneur de La Perrelle, comme l’indique l’inscription suivante :
« L’an mil six cent dix sept, ceste Eglise qui estait en ruine a este refaicte par la diligence se Francoys Morand, seigneur de La Perrelle, aux despens du thesaur et général de ce lieu Me Ambroise Le Moulinet étant lors Curé de céans».