La petite commune d’Échandelys, qui compte aujourd’hui 245 habitants, était une paroisse de l’ancien diocèse de Clermont. Le Livradois connut à la fin du XVème s. un essor économique remarquable dû en particulier à la fabrication du papier et à la coutellerie : c’est ce qui explique la vague des constructions d’églises à cette époque, qui se substitueront parfois aux églises romanes plus anciennes. On peut penser qu’elles étaient souvent de moindre qualité que celles, de la Limagne voisine. Voulant sans doute imiter le modèle prestigieux de la collégiale Saint-Jean d’Ambert, les habitants d’Échandelys firent édifier au XVème s. une église gothique, aux proportions relativement vastes.
Située en bordure d’une petite place agrémentée d’une ancienne fontaine, l’église d’Échandelys comporte une nef sans bas-côtés, un transept très saillant et un chœur au plan comparable à celui des croisillons, complété par une sacristie à l’angle nord-est. Une tourelle de plan circulaire édifiée à l’angle nord-ouest permet l’accès au comble de la nef et au clocher, construit en façade.
La partie la plus intéressante du monument est le chœur, bien éclairé par trois baies en arc brisé, et rythmé par d’élégantes nervures retombant sur des colonnes engagées très fines par l’intermédiaire de chapiteaux à feuillage. Le reste de l’église, y compris la croisée du transept, est couvert par des croisées d’ogives assez larges, dont l’aspect général est un peu rude pour le gothique finissant, mais caractérise bien la région. L’extérieur de l’église présente un aspect un peu austère lui aussi. C’est à la base du clocher qu’ouvre la porte principale, surmontée par un arc en accolade reçu sur des culots très simples. Au-dessus de la porte, une petite rosace percée dans la façade éclaire la nef. La partie supérieure du clocher est percée de baies gothiques probablement restaurées. Le couronnement en ardoise du clocher est lui-même tardif. Alors que l’ensemble des maçonneries, solides et bien construites, est en bon état, la charpente et la couverture de l’église nécessitaient une intervention urgente. En 1995, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé une aide de 70 000 F.
A. R.