Chiara Jugé et Adrien Nguyen, étudiants à SciencesPo Paris, se lancent dans le sauvetage du tableau Ecce Homo conservé à Longjumeau (91) dans l’église Saint-Martin.
L’Histoire
L’œuvre est située en l’église Saint-Martin de Longjumeau.
Édifiée entre les XIIIe et XVe siècles, celle-ci est un témoignage de l’art gothique. Le bâtiment a été précocement classé Monument historique en 1910 tandis que plusieurs éléments mobiliers ont été protégés depuis : une Cène classée en 1960 attribuée à Simon Vouët ainsi qu’un confessionnal du XVIIIe siècle inscrit en 1993.
L’oeuvre
L’iconographie de la scène ne fait que suggérer un jugement : elle montre le Christ emmené par des soldats dans un mouvement des regards et des corps vers la droite du tableau. La condamnation à mort par les autorités religieuses juives a donc déjà été prononcée puisqu’on aperçoit en arrière de Jésus un homme coiffé d’un turban, Ponce Pilate, dont l’autorité politique vient de ratifier la sentence. Le Christ a les mains liées, l’une tenant un roseau : il vient de subir une seconde Dérision aux mains des soldats romains dont l’index de l’un le désigne. Seul personnage faisant face au spectateur, il est comme présenté à la foule. « Voici l’homme » (Ecce Homo), lancera alors le procurateur romain.
LA restauration
Bien que non protégée, cette œuvre mérite notre considération par la qualité de son traitement de l’iconographie biblique.
Les propositions d’intervention sur la couche picturale, en cohérence avec les principes de réversibilité, de lisibilité et de stabilité, comportent l’enlèvement de certains repeints anciens débordants, la réparation de la déchirure multidirectionnelle du support, la retouche des lacunes pigmentaires (id.), ainsi que le traitement du vernis très irrégulier, encrassé et oxydé.
Le cadre, lui, nécessite d’être consolidé, complété par collage d’éléments, et sa dorure restaurée.