Normandie, Eure (27)
Ecardenville-sur-Eure, Église Saint-Germain d’Auxerre
Édifice
L’église Saint-Germain d’Écardenville, située dans la vallée de l’Eure, à une dizaine de kilomètres en amont de Louviers, est citée pour la première fois au XIIème s. ; les titulaires du fief l’avaient alors placée sous le patronage du monastère de la Croix, distant de seulement deux kilomètres. Sa nef est formée d’un large vaisseau couvert d’une charpente lambrissée à poinçons et entraits apparents. Elle est éclairée par six grandes baies en arcs brisés qui ont été symétriquement disposées dans ses murs goutterots au XIXème s. et dont les moulures se poursuivent jusqu’à la base. Un grand arc brisé ayant pour supports deux colonnes engagées, dont les bases sont situées à environ un mètre du niveau actuel du sol et qui peuvent dater du XIème s. resserre la nef à son extrémité orientale pour l’ouvrir sur un chœur à chevet plat, composé de deux travées voûtées sur des croisées d’ogives quadripartites, séparées par un arc doubleau. Ces ogives viennent retomber sur de fines colonnettes dont les chapiteaux sont ornés d’un décor végétal du XIVème s. ou du début du XVème s. Le chœur est éclairé au nord et au sud par deux baies en arcs brisés et épaulé à l’extérieur par des contreforts à deux glacis. La tour du clocher a été placée du côté nord, à la jonction du chœur et de la nef. Sa construction aurait été entreprise au XVIème s. Elle a trois niveaux, en retrait les uns par rapport aux autres, et est renforcée aux angles par des contreforts saillants, placés dans le sens de la diagonale des murs, sur lesquels chaque retrait est marqué par un glacis. Son premier niveau est voûté sur croisée d ‘ogives et éclairé au nord par une baie dont les meneaux à section concave ont cous la même force. À l’est, lui est accolée une tourelle escalier qui permet l’accès aux étages. La cloche porte la date de 1623. La façade, amortie en pignon, est percée de deux baies en plein cintre surmontées d’un œil-de-bœuf et précédée par un auvent en char pente dont les murs sont maçonnés. Au chevet, une sacristie à laquelle on accède par deux portes ménagées de parc et d’autre de l’autel, dans le mur oriental du chœur, a été ajoutée à l’église primitive. Deux petites baies rectangulaires percées dans ce mur et ébrasées vers l’extérieur viennent éclairer le comble au-dessus du chœur, qui a été surélevé à une dace inconnue. Le mobilier comprend deux chapiteaux romans utilisés comme socles des fonts et des sculptures des XVème s. et XVIème s. En 1992, la Sauvegarde de l’Arc Français a fait don de 100 000 F à la commune pour la réfection de la toiture et du pignon oriental de l’église.
J.-Ph. D.