Auvergne-Rhône-Alpes, Allier (03)
Ebreuil, Chapelle de la Vierge du Chätelard
Édifice
La chapelle du château du Chatelard dédiée à sainte Marie appartient à un ensemble très ancien, situé au sommet d’une butte dominant la vallée de la Sioule, affluent de l’Allier. Cette position dominante permet la découverte d’un admirable panorama vers le sud.
Si le château proprement dit existait depuis l’époque romane, ainsi qu’en témoignent les bases de certains murs, la chapelle objet de cette notice fut consacrée, ainsi qu’en témoigne une inscription, en 1582. Mais elle s’appuie sur son côté est sur des maçonneries remontant sans doute au XIIIe siècle.
La chapelle, assez éloignée du corps de logis, s’adosse à l’ancienne ligne de fortification qui trace une ligne nord-ouest-sud-est. Ainsi, son chœur est-il tourné vers le sud-est. C’est un monument aux dimensions relativement importantes pour une chapelle castrale (environ 14 m sur 8 m).
Elle comporte une nef unique et une sacristie ouvrant à droite, alors que l’angle gauche du chœur donne accès au rez-de-chaussée d’une ancienne tour appartenant au système fortifié, ultérieurement transformée en habitation pour le desservant.
L’ensemble présente une volumétrie simple harmonieuse, les toitures à la silhouette aiguë lui donnant beaucoup d’élégance. Les murs sont édifiés en pierre calcaire, caractéristique de la région d’Ébreuil, alors que les couvertures ont reçu les petites tuiles plates employées dans le Bourbonnais, au moins depuis la fin du Moyen Âge. La porte d’entrée, décentrée sur la droite, ouvre face à la façade principale du château. L’entourage de cette porte a reçu une décoration sculptée de qualité, comportant la date de 1585, correspondant probablement à la consécration ou à l’achèvement de travaux.
Cette chapelle comporte une nef unique éclairée de deux baies en plein cintre de chaque côté ; la fenêtre du chœur a été obturée. Ayant pendant plusieurs siècles servi de local de stockage, l’intérieur de la chapelle a perdu son aspect originel, sauf son couvrement en charpente.
Par chance, l’élément le plus original du mobilier a été sauvegardé. Il s’agit d’un jubé en bois, probablement issu du même atelier de sculpture que celui qui exécuta la porte d’entrée en 1585. On y retrouve la même finesse ornementale et le même vocabulaire décoratif évoquant d’autres monuments de la seconde moitié du XVIe s. dans le Bourbonnais, comme le château de Chareil. Le tableau qui ornait le retable du maître-autel est actuellement conservé à l’intérieur du château.
Les travaux de l’année 2013 ont consisté en la réfection des charpentes et des couvertures, pour un montant de 80 320 €, avec une aide de la Sauvegarde de l’Art français d’un montant de 19 000 €.
Annie Regond