Provence-Alpes-Côte d’Azur, Var (83)
Draguignan, Chapelle Saint-Hermentaire
Édifice
CHAPELLE SAINT-HERMENTAIRE
Cette chapelle s’élève sur un monticule qui domine la Nartuby à environ 1,5 km au sud-ouest du centre ancien de Draguignan. Des sondages opérés par l’abbé R. Boyer en 1949-1951 ont prouvé que le site était occupé à l’époque antique (partie des thermes d’une villa).Le culte semble y avoir été installé par des moines venus de Lérins si l’on se fie à son vocable. Hermentaire, évangélisateur légendaire de Draguignan, aurait été moine à Lérins.Le prieuré passa sous l’obédience de l’abbaye niçoise de Saint-Pons en 1235 et le demeura jusqu’à la Révolution. Les bâtiments conventuels et le domaine agricole, alors aliénés, sont demeurés propriété privée tandis que la chapelle appartient à la ville de Draguignan. Le culte y est toujours assuré, particulièrement lors de la fête votive, au moment de la Pentecôte.L’édifice se présente sous l’aspect d’une construction romane tardive (xiiie s.) comportant trois travées couvertes de voûtes d’ogives à branches carrées et une abside en hémicycle légèrement outrepassé, empâtée dans un mur droit. Deux colonnes de marbre, remplois antiques, couronnées de chapiteaux corinthiens flanquent son entrée.Mais les fouilles menées par Y. Codou de 1988 à 1990 ont révélé que ce monument a succédé à des églises plus anciennes et qu’il en a réutilisé certaines maçonneries. Elles ont fait apparaître, en particulier, une église de plan quadrangulaire de grande dimension, comprenant une nef charpentée, une abside à l’est et un baptistère à l’ouest. La découverte de plusieurs tombes en bâtière liées au mur en fondation suggère une datation vers le vie s. Il convient cependant de faire la part des aménagements survenus ensuite jusqu’au xie s. Le mur est du chevet est établi sur un mur antique ; le mur sud utilise en fondation la paroi d’un bassin rectangulaire.Ces recherches récentes confirment l’intérêt exceptionnel de la chapelle Saint-Hermentaire pour l’histoire de l’architecture religieuse rurale en Provence au haut Moyen Âge. La Sauvegarde a accordé une aide de 30 000 F (24 mars 1988) pour les travaux de réfection des murs et des voûtes.