Dourlers, Chapelle Saint-Julien

Chapelle Saint-Julien. Fondée au XV^e s., dit-on, la chapelle Saint-Julien de l’ancien hameau du Mont-Dourlers dut être remplacée dans les années 1630 par l’édifice actuel, qui s’apparente à la chapelle hospitalière de la ville voisine d’Avesnes, construite en 1632. Le village et ses hameaux avaient en effet été incendiés dix ans plus tôt par les troupes de Mansfeld.

Aujourd’hui isolée, elle était à l’origine intégrée dans un modeste hospice destiné aux voyageurs indigents, accompagné de bâtiments nécessaires à l’exploitation d’un petit domaine agricole. Affecté par la suite à l’hébergement de vieillards et d’infirmes, et cloisonné à cet effet, l’hospice maintint son activité jusqu’aux combats de 1793[1] et aux ventes révolutionnaires qui le firent adjuger à un cultivateur. Remis en état après une nouvelle vente, en 1820, les bâtiments connurent une déchéance progressive, jusqu’à celle de l’ancien hospice qui fut ruiné par le feu il y a une quinzaine d’années.

Aujourd’hui isolée, la chapelle est une construction très simple, qui doit son caractère à ses proportions et à ses matériaux, briques de belle couleur orangée pour les élévations, pierre bleue du Hainaut pour les soubassements, les angles et les encadrements. La présence d’un arc profilé en accolade rappelle combien la tradition gothique demeura vivante jusqu’au xvii^e s. dans cette terre des Pays-Bas espagnols, rattachée en 1678 seulement au domaine royal.

L’ancienne chapelle abrite encore un retable – mutilé – doté de colonnes torses et de pots-à-feu.

En 2016, pour la restauration de la couverture et de la maçonnerie extérieure, la Sauvegarde de l’Art français a participé à hauteur de 6 000 €, dont 3 000 au titre du mécénat Duprez-Mulliez.

Philippe Seydoux

Bibliographie :

Étude de F. Parent, architecte du Patrimoine (2012).

[1] Le village de Dourlers – et surtout le château, poste de commandement de l’armée autrichienne – eurent beaucoup à souffrir en octobre 1793, lors de la bataille de Wattignies.