Nouvelle-Aquitaine, Dordogne (24)
Dornac La, Église Notre-Dame
Édifice
L’église Notre-Dame est installée sur un terrain en forte pente du sud au nord, au milieu d’un village pittoresque. Elle comporte une nef unique tardive : du côté nord lui ont été accolées une chapelle et, au sud, une vaste chapelle rectangulaire du XVIe siècle. L’extérieur offre des volumes animés. Le chœur a été surmonté d’une haute tour carrée, médiévale mais remaniée, à usage d’habitation et de défense. On y voit au nord une ouverture sous linteau porté par deux corbeaux. La façade ouest possède un portail en arc brisé du XVIe s. à colonnettes, orné de trois voussures à bases et chapiteaux prismatiques, le tout sous un vaste arc d’encadrement coiffé d’un glacis, que surmonte une haute plage nue percée d’une minuscule baie. Un pignon aigu à croix antéfixe, formant clocher-arcade à trois baies placées deux et une, couronne le tout. La variété des couvertures, lauze et ardoise, contribue au pittoresque de l’ensemble.
La nef est couverte d’un lambris tardif et la chapelle nord d’un berceau brisé. Seule la chapelle sud est voûtée en pierre, sur croisée d’ogives. La clé sculptée est ornée d’un motif qui s’apparente à des cristaux.
Deux pilastres à double ressaut et bandeau chanfreiné à rinceaux portant un arc brisé à double rouleau ouvrent sur un chœur roman rectangulaire plus étroit, qui est sans contredit la partie la plus intéressante de l’édifice. Voûté d’un berceau à peine brisé sur bandeaux chanfreinés nus, il est limité à l’est et à l’ouest par deux doubleaux sur dosserets qu’amortissent quatre chanfreins. Seuls portent des rinceaux gravés celui du nord-est et celui du sud-ouest, orné en plus d’un petit masque. Le chevet plat est éclairé par une fenêtre unique en plein cintre encadrée par deux colonnettes portant une voussure unique sans archivolte. Trois arcs en plein cintre sur colonnes engagées qui prennent appui sur un bahut bas – disposition assez fréquente en Périgord – ornent les gouttereaux nord et sud. Les angles abattus des chapiteaux de la baie d’axe, couverts de sèches palmettes et leurs bases en bobine (ou gainées de trois cordons), les bandeaux de tradition carolingienne, les deux seuls chapiteaux sûrement anciens des arcs latéraux, l’un à entrelacs en bas-relief, l’autre orné d’un quadrupède, font penser à l’art roman de la seconde moitié du XIe s., mais la brisure du berceau et certains détails accusent plutôt un XIIe s. archaïsant. La fenêtre du gouttereau nord et celle qui lui correspond au midi ont été refaites et modifiées. Un siège de célébrant, une Vierge à l’Enfant dorée et polychrome, une vasque de fonts baptismaux godronnée sur colonnette portant l’inscription : PIERRE BOUSSIE CINDIC FABRISSIEN, tous trois du XVIIe s., composent le mobilier.
La tour surmontant le chœur présentait d’importants désordres qui ont été aggravés par la tempête de décembre 1999. La Sauvegarde de l’Art français a participé à sa restauration en accordant 7 000 € en 2003.
P. D.-N.