Auvergne-Rhône-Alpes, Drôme (26)
Die, Cabinet chinois de la Cure de Die
Édifice
Description
Le presbytère est situé dans une maison Renaissance fortement remaniée aux XVIIIe et XIXe siècles.
Au rez-de-chaussée, une pièce voûtée, dite « salon chinois », présente un décor sur enduit et boiseries, composé de paysages de l’Ardèche et du Diois. Les voûtains sont ornés d’Amours évoquant les saisons. Sur les panneaux inférieurs, quatre hommes et quatre femmes, sont figurés dans des cartouches. Les panneaux supérieurs représentent des paysages d’eau calme ou démontée, des ports, des monts escarpés et des vallées. Chaque scène est encadrée par un cartouche stylisé. Le mur sud présente, sur l’écoinçon droit, un paysage de tempête. Une inscription permet d’attribuer cette réalisation au peintre Louis Farjon, en 1767.
La pièce comporte deux grandes ouvertures, côté cour et côté jardin, qui sont aujourd’hui en verre dépoli pour filtrer le soleil, toutes deux donnent sur l’extérieur.
Face à la porte, le mur est percé de deux placards de part et d’autres d’une grande bibliothèque, emplie d’ouvrages anciens. Sans nul doute, vu les frises qui l’encadrent, elle existait déjà au moment de la réalisation du décor…
A gauche de la porte d’entrée, la grande cheminée d’époque occupe presque toute la largeur du mur. Son linteau et les jambages sont en bois sculptés.
histoire
C’est en 1767, que le peintre local Louis Farjon, exécute ce décor élégant et exotique destiné à orner le cabinet d’étude d’un avocat diois alors très en vue, Jean-Pierre Lagier de Vaugelas.
En 1905, suite à la loi de séparation de l’église et de l’état, les descendants Lagier de Vaugelas cède l’hôtel à l’évêque qui l’utilisait pour ses visites pastorales.
Comme souvent, l’hôtel est malmené au XXe siècle. Ainsi, jouxtant le Salon, a été construite dans les années 1930, une salle dont l’architecture est assez dans le goût, mais sans la virtuosité, de Le Corbusier. Elle était la salle paroissiale. A présent, elle sert de chapelle d’hiver pour les besoins du culte catholique.
Plusieurs curé ont habité l’hôtel qui est devenu la Cure de Die. Mais à d’autres moments, le presbytère est resté inoccupé ou bien a été loué à des habitants de la région.
A la fin des années 1990, un nouveau desservant, le père Denis Palayer, jeune, dynamique et intéressé par le patrimoine, est venu s’y installer. Il a découvert ce cabinet du XVIIIe et a été immédiatement conquis par l’idée d’une restauration de ce décor peint et la restitution de cet élément patrimonial essentiel aux habitants de Die. Certains d’entre eux avaient eu connaissance de cette pièce, parce qu’elle avait servi de salle de catéchisme. Mais en la circonstance, on avait entassé le long des murs harmoniums, armoires, bancs, qui occultaient passablement le décor et ce d’autant plus qu’il n’y avait pas d’électricité dans la pièce.
Le décor avait aussi été passablement abîmé par la fumée d’une cheminée XVIIIe siècle que l’on avait utilisée. Par exemple la voûte avait été encrassée au point que les putti représentant les Quatre Saisons avaient totalement disparu sous la suie ; la fresque murale avait souffert d’être étouffée et emprisonnée par l’amas de meubles et la poussière des vieux livres de piété.
L’ensemble était en péril. En 2005, l’Association des Amis de Farjon a pris
l’initiative de faire inscrire ce Salon à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques et s’est alors employée à faire restaurer la fresque et à rechercher la trace de son peintre Louis Farjon, un artiste régional dont on a retrouvé une dizaine de toiles.
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