Cette œuvre a été sélectionnée par les salariés de l’usine Michelin de Joué-lès-Tours (37) dans le cadre de la campagne Le Plus Grand Musée de France 2024. Elle va bénéficier d’un mécénat de 8 000 € offert par la Fondation d’Entreprise Michelin pour sa restauration.
La commune
Amboise, Ambacia en latin, signifie « entre deux eaux ». Ce nom fait référence à sa situation privilégiée, surplombant les vallées de la Loire et de l’Amasse. Au Moyen-Âge, les seigneurs d’Amboise construisent sur l’extrémité de l’éperon rocheux, un château fort. Ce n’est qu’en 1431 qu’Amboise est définitivement rattachée à la Couronne et devient résidence royale de Charles VII (1422-1461). La présence de la Cour est un facteur d’aménagements urbains et d’embellissement. Puis François 1er marque son passage en introduisant le concept de cour. Il accueille de nombreux artistes dont Léonard de Vinci, logé au Clos Lucé. Aujourd’hui, la commune nous propose deux oeuvres qui se trouvent sur le parcours des oeuvres d’art contemporain de la Ville d’Amboise, bien différentes de l’image Renaissance que l’on peut avoir de la ville.
L’Athlète, Diadumène
Né en 1890 à Paris, Raymond Delamarre est le fils d’un artisan bijoutier. Il commence sa formation artistique par un apprentissage de la gravure, puis à 17 ans, il intègre l’atelier du sculpteur Jules Coutant à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. L’impact des œuvres de Rodin et de ses disciples bouleversent alors le monde des arts et Delamarre, enthousiasmé par cette nouvelle vision, y trouve un « métier » jusque-là empirique. Cependant, son élan artistique est freiné par la Première Guerre mondiale.
Blessé en septembre 1914 et fait prisonnier en Bavière, il revient à Paris en 1919 et obtient cette même année le Grand prix de Rome en sculpture pour son haut-relief La Gloire ramène le Héros au foyer familial. En 1920, il part pour Rome, où il reste quatre ans à la Villa Médicis. Durant ce séjour, il copie de nombreuses sculptures, dont le célèbre Diadumène de Polyclète.
Cette œuvre, dont l’original avait été réalisé vers 420 av. J-C, représente un jeune athlète nouant une bandelette autour de sa tête en signe de victoire. Cet exemple illustre parfaitement le canon de beauté de Polyclète, qui met en avant l’harmonie des proportions et l’équilibre des formes humaines. C’est un modèle pour les jeunes sculpteurs, la copie des œuvres antiques faisant partie de leur formation. Le plâtre de Delamarre est envoyé à Paris, et l’Etat lui en commande la sculpture en marbre en 1937.
Raymond Delamarre participe aux expositions internationales de 1925, 1931 et 1937. En collaboration avec l’architecte Michel Roux-Spitz, il crée le Monument à la Défense du Canal de Suez à Ismaïlia (Egypte), ainsi que de nombreux monuments aux morts et décorations publiques, tel que les bas-reliefs de la façade de la chapelle de l’Hôtel-Dieu de Nantes qu’il réalise à la reprise de son activité après la Seconde Guerre mondiale. Raymond Delamarre est un artiste reconnu, Chevalier de la Légion d’Honneur, Médaille d’Honneur des Artistes Français et lauréat de nombreux prix, dont le Prix Sandoz et le Grand Prix Léon-Georges Baudry.