Bourgogne-Franche-Comté, Côte-d’Or (21)
Darcey, Église Saint-Bénigne
Édifice
L’église est placée sous le vocable de saint Bénigne, évangélisateur de la Bourgogne. Le patronage, accordé à l’abbé de Flavigny par Vauthier, évêque d’Autun, est approuvé en 1154 par le pape Anastase. L’abbaye possède aussi une partie du temporel qu’elle partage avec d’autres seigneurs, dont les ducs de Bourgogne et les Brancion. Elle dépend du diocèse d’Autun jusqu’en 1731, date de création du nouvel évêché de Dijon. On note des réparations sur la couverture en « thuiles » et des travaux dans la « nephe » et les « lambry » du chœur effectués en 1788, puis en 1833, des travaux sur « le portaille », le clocher, avec pose d’une croix de fer et d’un globe, la réparation de la couverture, la réfection des enduits extérieurs et intérieurs. De nouveaux travaux ont lieu en 1859 : maçonnerie, couverture en tuiles d’Ogny, lambris de la nef; en 1862, dallage. L’église, qui domine le village, est orientée. Elle est composée d’une nef, précédée d’une tour de clocher-porche à deux niveaux. La nef est prolongée par un chœur plus étroit à chevet plat. La porte occidentale possède un tympan monolithe, décoré d’ un trilobe et d’un agneau crucifère ; ses piédroits sont encadrés de colonnettes à chapiteaux feuillagés. Le mur gouttereau sud est terminé par une corniche à modillons concaves, dite « bourguignonne »: caractéristique des édifices du XIIIe siècle. La nef est actuellement couverte d’une charpente lambrissée à chevrons portant fermes, à deux entraits apparents, qui datent vraisemblablement de la fin du XVe siècle. Du côté sud, des colon nettes engagées ornées de chapiteaux à feuillages pourraient laisser supposer l’existence de bas-côtés. Mais l’absence d’arcs formerets et de tout autre vestige architectonique ne permet pas de déterminer si ces bas-côtés ont bien été construits ou s’ils sont restés in achevés. Des fenêtres en arc brisé éclairent la nef du côté sud et du côté ouest. Leur hauteur inhabituelle a fait supposer à l’archéologue Pierre de Truchis, à la fin du XIXe s., la présence de tribunes. Le chœur d’une travée, à chevet plat, éclairé par des baies en arc brisé, est couvert d’une voûte sexpartite dont les nervures retombent sur des colonnes engagées à chapiteaux sculptés. Celles-ci ont été tronquées au XVIIIe s. pour faire place à un lambris de hauteur servant de dosserets aux stalles qui entourent le maître-autel en pierre, de la même époque. Un décor peint, avec moulures et têtes de chérubins en staff, couvre la partie supérieure des murs, intégrant deux statues plus anciennes représentant la Vierge à l’Enfant et saint Bénigne. Un Christ aux liens, du XVIe s., est déposé à côté de l’autel latéral nord. Pour la reprise en sous-œuvre des fondations et la restauration du clocher de l’église, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 120 000 F en 1998.
- S.