Hauts-de-France, Pas-de-Calais (62)
Dannes, Église Saint-Martin
Édifice
Église Saint-Martin. Toute vouttée, comme le rapporte un compte rendu de visite de 1715, cette intéressante église doit sa silhouette exceptionnellement allongée à sa construction en plusieurs campagnes successives et à son absence de collatéraux et de transept.
La façade, flanquée d’une tourelle d’escalier, précède une nef de six travées barlongues, remontant probablement au xve siècle. Ses voûtes assez basses, établies sur croisées d’ogives, reposent sur des culots latéraux. Les contreforts qui les épaulent ont été renforcés au début du xvie siècle.
La tour carrée qui s’élève à l’extrémité de cette nef doit être légèrement plus tardive. Privée des bâtiments qui l’encadraient, elle abrite au-dessus de sa voûte une salle dotée d’une cheminée, qui aurait pu servir de refuge en cas de troubles ou, plus simplement, de logement au sonneur. Le niveau supérieur, sans caractère particulier, a été ajouté dans les premières années du xviiie siècle.
Le chœur, terminé par un chevet à pans, est d’une toute autre qualité. Éclairé par de grandes fenêtres à remplages flamboyants, il est couvert d’élégantes voûtes sur croisées d’ogives, curieusement dotées de liernes qui en soulignent l’axe longitudinal. On en attribue la construction, au début du xvie s., au mécénat de François de Créqui (†1518) et de sa femme Marguerite Blondel (†1513), héritière de la seigneurie de Dannes. La piété de ces grands personnages se traduisit en effet par la construction de plusieurs églises telles que celles de Longvilliers, de Recques, d’Huby-Saint-Leu et surtout de la collégiale de Douriez, élevée entre 1505 et 1518. François de Créqui, qui fut gouverneur du Boulonnais et ambassadeur de Louis XII à Londres, était le fils cadet de Jean V de Créqui, seigneur de Fressin, chevalier de la Toison d’Or à l’institution de l’Ordre.
Les nombreuses campagnes de travaux qui se succédèrent par la suite consistèrent à réparer les dégâts dus aux passages des troupes qui saccagèrent longtemps le pays, et à la médiocre qualité de la pierre crayeuse locale, particulièrement vulnérable aux intempéries. Qualifiée de « très délabrée » en 1886, l’église fit l’objet d’une importante restauration, menée jusqu’en 1893 par l’architecte hesdinois Clovis Normand.
Une élégante clôture de bois simulant un jubé, faite de hautes arcatures sculptées de motifs flamboyants, avait été établie à l’entrée du chœur au début du xvie siècle. Les deux sections subsistantes, remontées de part et d’autre de l’autel, ont malheureusement disparu en 1908.
En 2013, pour la restauration de la couverture et de la maçonnerie du pignon occidental, de la tourelle, du beffroi et des pans coupés du trésor, la Sauvegarde de l’Art français a participé à hauteur de 20 000 € au titre du mécénat Duprez-Mulliez.
Philippe Seydoux
Bibliographie :
- Rodière, « Notice historique et archéologique sur l’église de Dannes », Mémoires de la Société historique et archéologique de Boulogne-sur-Mer, t. 19, 1903, p. 327-332.
- Héliot, Les églises du Moyen Age dans le Pas-de-Calais, Arras 1953.
Le projet en images
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