Auvergne-Rhône-Alpes
Bourg-en-Bresse, Église du Sacré-Coeur, Crucifixion du Christ avec Marie-Madeleine
Peinture
La Crucifixion avec Marie-Madeleine est le seul tableau présent dans l’église du Sacré-Cœur. Œuvre de Jean Scohy, un peintre né à Lyon, elle constitue un héritage de l’art régional qu’il est important de conserver et de mettre en valeur.
Une œuvre unique
L’église du Sacré-Cœur était conçue dès son origine comme basilique pour la gloire du Cœur de Jésus dans la ville qui a vu naître la Garde d’Honneur une dévotion qui lui est vouée tout particulièrement. La Crucifixion avec sainte Madeleine orne le transept à gauche du chœur. Ce tableau, signé et daté en bas à gauche, représente le Christ mort avec, au pied de la croix, sainte Madeleine effondrée par la douleur. Marie-Madeleine, comme allégorie de la pénitence, permet de mettre en avant la miséricorde du Christ qui rejoint le culte de la Garde d’Honneur.
Jean Scohy, un peintre de l’Ain
Jean Scohy est né à Lyon en 1824. Il s’inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts et suit la formation traditionnelle du dessin pour la soierie. Il part à Rome en 1842 où il se lie d’amitié avec Charles Garnier, futur architecte de l’Opéra de Paris. A son retour, il travaille comme dessinateur de tissu et professeur au Petit Collège. Il aurait reçu dans les années 1860, l’enseignement du peintre classique William Bouguereau. A la même époque, il découvre au cours d’une partie de chasse le petit village de Villette-sur-Ain. Séduit par le lieu, il y fera de nombreux séjours avant de s’y installer définitivement. Il sera le maire du village de 1870 à 1873. Il expose au Salon de 1856 et peint de nombreux portraits ainsi que des paysages. L’artiste peint également des scènes religieuses pour l’église de Villette et en 1858, il réalise la Crucifixion pour le Sacré-Cœur de Bourg-en-Bresse. Après sa mort à Lyon en 1897, son œuvre serait tombée dans l’oubli sans les expositions à Lyon, Pérouges, Lacroix-Laval et Bourg-en-Bresse qui lui ont rendu hommage.
De retour de restauration
L’œuvre de Jean Scohy est malheureusement peu connue. Un trou est fait dans la toile de la Crucifixion en haut à gauche et l’on remarque des traces d’humidité. La restauration était nécessaire pour revoir le système de fixation du tableau afin de l’isoler du mur pour une meilleure conservation. La restauration a permis de mettre en valeur un peintre régional.
Bibliographie
L’Ain, ses peintres d’hier – Catalogue de l’exposition, Bourg-en-Bresse, musée de Brou, 1998 Georges Chabot, [Un peintre de la Côtière : Jean Scohy], Visages de l’Ain, n°17, janvier – mars 1952, pp. 21-22
Projet mené par Clémence-Alice Felix, étudiante à l’École du Louvre