Auvergne-Rhône-Alpes, Puy-de-Dôme (63)
Châteldon, crucifixion
Mobilier
Cette œuvre a été sélectionnée par les salariés de l’usine Michelin de Clermont-Ferrand (63) dans le cadre de la campagne Le Plus Grand Musée de France 2023. Elle va bénéficier d’un mécénat de 8 000 € offert par la Fondation d’Entreprise Michelin pour sa restauration.
La commune
Situé à 50 kilomètres de Clermont, Châteldon est une commune rurale. Elle est située entre la vallée de la Dore et les contreforts des Bois-Noirs. Elle jouit d’un environnement naturel remarquable et d’un bourg castral d’origine médiévale.
Une œuvre majestueuse…
L’œuvre se présente sous la forme d’une peinture à l’huile sur panneau de bois, remontée dans un encadrement de chêne postérieur. Le style graphique et la composition générale de cette scène s’inscrivent dans la fin de la période de l’art gothique. Il s’agit du panneau central d’un triptyque (les panneaux latéraux ne sont pas connus). L’œuvre semble avoir été réalisée dans le dernier tiers du XVe siècle ou dans le premier quart du XVIe siècle au vu des vêtements des personnages. Elle pourrait être le produit de l’intervention d’un peintre français, influencé par des artistes de formation flamande, germanique ou suisse alémanique (cf. maniérisme des expressions de certains personnages, traitement du ciel et des paysages). Dans une synthèse sur l’histoire et le patrimoine châteldonnais (1993), Marie-Anne Caradec rattache cette fois le panneau de la Crucifixion à une école italienne, s’appuyant sur un voyage diplomatique du seigneur de Châteldon Jean de Vienne, à Venise en 1483 en tant que chambellan du roi Jean de Vienne aurait pu alors rapporter cette œuvre.
… nécessitant une restauration
En 1959, le tableau a été restauré (nettoyage, restauration de la couche picturale, pose d’un vernis final et parquetage du panneau. A la suite de nouveaux désordres révélés par les Conservateurs des Antiquités et Objets d’Art, des devis de restauration ont été soumis en 1979 puis en 2007 mais sont restés sans suite. Le projet municipal de restauration de son patrimoine cultuel a relancé la démarche en 2020 et un nouveau diagnostic sanitaire a pu être posé. L’œuvre révèle des soulèvements et lacunes de la couche picturale (liées à des éraflures), un encrassement généralisé et un jaunissement du vernis final (fluorescence constatée au niveau d’un plan de joints à dextre du visage du Christ). L’arrière de l’œuvre, détachée du mur de quelques centimètres, est envahie par des toiles d’araignée et des scrupules liés à l’empoussièrement.