Bretagne, Morbihan (56)
Croisty Le, Église Saint-Jean-Baptiste
Édifice
L’église Saint-Jean-Baptiste du Croisty date, pour ses parties les plus anciennes, du XVIe s., son origine est bien antérieure, comme le confirme sa dépendance de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, attestée sur la paroisse dès 1160, et de l’église de Priziac, dont l’architecture date en grande partie des XIe et XIIe siècles.
La reconstruction de l’église actuelle n’est pas datée par des documents précis, mais l’édifice, dont le début de la reconstruction semble pouvoir être attribué au XVe s., porte des dates qui sont autant d’échelons pour la reconstitution de son histoire : sablière sud du transept datée de 1553, sacristie 1654, cloche 1683. Les archives conservées au XVIIIe s. attestent et sa dépendance de l’ordre des Hospitaliers, et son mauvais état général. À la demande des paroissiens, un procès-verbal de l’état de l’église fut rédigé en 1746 : il décrit une distribution proche de sa configuration actuelle. Cependant une importante campagne de travaux a été effectuée à partir de 1865 : réfection du toit, du lambris, des portes, du maître-autel avec son tabernacle, reconstruction de la tour en 1879, construction d’une sacristie sur l’emplacement de l’ancienne chapelle seigneuriale, entre le porche sud et le transept. Cette campagne de travaux s’accompagna d’un renouvellement du mobilier (trois autels néogothiques en 1871). Le retable du maître-autel fut restauré en 1875 et le vitrail du chevet en 1887.
L’église a conservé un plan en croix latine. Un clocher-porche massif (1879) ouvre sur une nef obscure, flanquée au sud d’un petit ossuaire « d’attache » (XVIe), d’un porche et d’une chapelle seigneuriale, aujourd’hui sacristie, le tout du XVIe siècle. Cette partie de l’édifice se caractérise par un bel appareil de granit qui contraste avec celui de la façade nord en moellons, plus ancienne cependant, où se lisent de nombreuses reprises.
L’intérêt principal de l’église réside dans ses aménagements intérieurs, notamment dans sa charpente aux clefs, engoulants et sablières historiés ; dans les détails d’architecture (crédences du maître-autel et du croisillon sud) ; dans le vitrail du chevet, datant pour partie du XVIe S. (classé) qui superpose des scènes de la vie de saint Jean-Baptiste et de celle du Christ; dans l’ensemble du mobilier enfin : de part et d’autre de la fenêtre axiale, deux terres cuites représentant une allégorie de la Charité et une Vierge de Pitié, une Trinité du XVIIe s. et une sainte Marguerite du XVIe s. en bois (classées), et à l’entrée de la nef un saint Jean-Baptiste et une Vierge à !’Enfant du XVIIe s., en bois.
La commune a lancé un programme de restauration complète de l’édifice par une première tranche de mise en sécurité. Pour la deuxième tranche, comprenant la restauration de la nef, du porche, de l’ossuaire, du clocher et de la sacristie, la Sauvegarde de l’Art français a versé en 2000 une subvention de 30 490 €. Le programme se poursuivra par la restauration du mobilier classé.
C. H.-C.