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Église Notre-Dame de l’Assomption. L’église de Crans est mentionnée dès 1145, lors de la fondation, dans le voisinage, de l’abbaye cistercienne de Chassagne. Elle dépendait alors de l’abbaye bénédictine d’Ambronay (prieuré de Chalamont). Au milieu du XIIIe s., elle était déclarée détruite (erma et diruta). Il faut croire qu’elle fut reconstruite peu après, car elle présente un choeur tout à fait caractéristique de l’architecture cistercienne de la fin du XIIIe siècle. Elle figure d’ailleurs dans le testament de Gérard de La Plaud qui, en 1299, fit un legs pour son « œuvre » (operi), c’est-à-dire pour ses travaux de gros œuvre. Le clocher a été détruit sous la Révolution; il n’en reste que la souche, sur la travée de chœur ; il a été remplacé par un petit clocheton de bois. La Révolution est aussi responsable de la disparition d’une partie de la sculpture. Les archives ne mentionnent pas de transformations importantes de cette église au XIXe siècle. Il y avait cependant des projets de voûter la nef et d’abattre la chapelle nord pour la remplacer par un transept (vers 1860). La façade ouest est précédée par une galonnière. Le portail est particulièrement remarquable par son tympan sculpté qui représente une Vierge à !’Enfant assise, s’inscrivant dans un trilobe, et environnée d’une dizaine d’anges. La voussure extérieure, en tiers-point, est ornée de feuilles, et, à la pointe, d’un agneau. La nef est couverte d’une charpente à rampants lambrissés et entraits engoulés, ce qui est un cas unique dans le département de l’Ain. Cette charpente passe pour avoir été entièrement faite à la fin du XIXe s., mais, en 1613, la nef était déjà couverte « d’un lambressis fait en voûte ». La travée de chœur est voûtée sur croisée d’ogives avec clef ornée d’une « tête de feuilles ». L’abside, à chevet plat, est couverte de même, les branches d’ogives portant sur des culots ornés aussi de têtes de feuilles. Le mur absidial est percé de trois fenêtres étroites, celle du milieu plus haute ; on rattache cette disposition à la tradition cistercienne. La porte latérale sud de la nef donnant sur l’extérieur est ornée d’un tympan trilobé montrant une main bénissante entourée de deux animaux symboliques. Ce portail semble contemporain de celui de la façade ouest (fin XIIIe – début XIVe siècle). Sur le côté sud de la travée de chœur, s’ouvre la chapelle Notre­ Dame fondée en 1425 par le curé de Bourg Pierre Balandrin, sous le vocable de Notre-Dame. Les branches d’ogives sont simplement chanfreinées et la fenêtre est sans remplage. Une inscription latine commémore cette fondation : Anno Domini Millesimo quatercentesimo vigesimo octavo Dominus Johannes Ballandrini curatus Burgi in Bressia fecit fieri hanc capellam in honorem Beate Marie Virginis ipsamqu e dotavit pro quatuor missis in eadem singulis hebdomadis perpetuo celebrandis. Sur le côté nord de la nef, s’ouvre la chapelle Saint -Jean-Baptiste-et-Saint­ Jérôme, construite en 1516 par Béraud du Molard, curé de Crans et premier doyen du chapitre de Meximieux. Cette chapelle comprend deux travées voûtées sur croisées d’ogives; la clef de la travée ouest  est  ornée  d’un  écusson  frappé  d’une  croix  (de Savoie ?) et celle de l’ouest, de trois clous. Les fenêtres sont à remplages flamboyants. L’église renferme plusieurs statues anciennes : Vierge à !’Enfant, saint Jérôme et saint Jean-Baptiste, en pierre polychrome, sainte Apollonie et sainte Catherine en bois polychrome. Le maître ­ autel est surmonté d’un retable en bois doré avec colonnes torses du milieu du XVIIe siècle. Autels du XVIIIe s. dans les chapelles. La Sauvegarde de l’Art français a accordé 120 000 Fen 1999 pour la remise en état de la charpente et de la couverture.

P.C.

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