Occitanie, Tarn-et-Garonne (82)
Coutures, Église Saint-Martin
Édifice
D’après l’étude préalable réalisée par Alain Klein, architecte – Atelier Architerre.
DESCRIPTION
L’église Saint-Martin est implantée en bordure sud du village, hors ses anciennes fortifications. Elle est entourée d’un cimetière sur ses quatre côtés, lui-même bien délimité par un mur de clôture.
L’édifice se compose d’un vaisseau unique, de plan rectangulaire, regroupant nef et chœur et protégé par une toiture à trois pans. Ce volume principal est prolongé à l’est par une sacristie, couverte également par une couverture à trois versants et au sud par une chapelle avec une toiture en bâtière.
Au nord et à l’ouest, un auvent sur poteaux vient protéger les deux accès à l’église. Le clocher-mur est terminé par un pignon triangulaire, percé de 5 baies campanaires culminant à 14,60 mètres. La particularité de l’édifice est qu’il soit bâti au niveau de la nef et du choeur, de murs en terre massive avec un rehaussement en briques cuites. La chapelle sud et le clocher-mur sont construits en briques cuites, tandis que la sacristie l’est en briques crues. Enfin, les couvertures sont en tuiles canal.
HISTOire
Le nom de la commune Coutures proviendrait de la mention « Coturis » faite pour la première fois en 1146 et qui dériverait du terme latin « cultura » signifiant des lieux mis en culture. L’église en question est mentionnée en 1182, lorsqu’elle est donnée en même temps que le château de « Cultures » à l’abbaye de Moissac par Fulcrand, évêque de Toulouse. Il semble s’agir d’un édifice primitif s’élevant au lieu-dit encore appelé « Saint-Martin », où furent retrouvées les traces d’un ancien cimetière, sur un coteau distinct du village actuel.
Au cour de la Guerre de Cent Ans (XIV-XVe s.), les habitants cherchèrent vraisemblablement refuge près du château bâti sur la motte d’un ancien oppidum, plus facile à défendre, et établirent là une nouvelle église, à l’emplacement de l’église actuelle, qui reprit l’ancien vocable Saint-Martin. Mais très vite, cette église est abandonnée au profit de la chapelle Saint-Martin, située dans le château autour duquel l’habitat s’est peu à peu regroupé. La partie de l’église actuelle bâtie en terre massive pourrait attester du contexte de difficultés économiques propre à la guerre de Cent Ans. Ces murs se composent d’une succession de couches de terre de 11 à 12 cm de hauteur, séparées par des lits de brindilles de bruyères. Mais elle ne conserve pas de débris de poteries qui auraient permis d’affiner une datation par des céramologues.
Supprimée par le Concordat, la paroisse de Coutures est rattachée à celle de Gensac puis de nouveau rétablie en 1844 : en l’absence de curé desservant, les villageois rencontraient les plus grandes difficultés à franchir les ruisseaux et à gravir ou descendre les coteaux pour se rendre aux offices des communes voisines, les jours de fêtes, pour la communion des enfants ou le dernier secours des mourants. En 1848, le curé desservant déclare que, faute de casuel, un curé ne peut vivre à Coutures. Depuis 1958, il n’y a plus de prêtre résident.
L’édifice actuel a une origine médiévale qui remonte au moins au XVe siècle : le portail de style gothique flamboyant dont la base des piédroits, richement sculptée a disparu sous un bétonnage en ciment-pierre dans les années 1991-1992 et a connu ensuite plusieurs remaniements. Aux XVIIe s., des travaux sont opérés suite à des dégâts imputables aux Guerres de Religion, telle que la réfection du clocher-mur triangulaire et la cloche de 1684. Ensuite au XVIIIe s., les peintures du chevet et de la chapelle latérale sud sont recouvertes par un décor du peintre Olé, daté de 1903. Enfin, au XIXe s., est reconstruit la sacristie actuelle car le cadastre napoléonien indique une autre implantation, et des travaux de réfection sont accomplis en 1898 au niveau de la toiture et du voligeage.
La restauration de 1991 conduit à la suppression de l’abri à cloches, à la démolition de l’annexe sud-ouest, l’ouverture des 2 baies campanaires inférieures et la mise en oeuvre d’enduits extérieurs. Les décors des plafonds de la nef et du choeur ont été peints en 2011 et le plafond de la chapelle sud en 2014. Seuls la représentation de Saint-Martin, au droit du chevet et les décors muraux de la chapelle sud sont du XVIIIe siècle. Dégagées en 2011, ils furent restaurées en 2014.