Courbevoie, Saint Paul prêchant devant l’aréopage

Ève Robert et Juliette Delerue, étudiantes à Sciences Po Paris, s’engagent pour la restauration du tableau Saint-Paul prêchant devant l’Aréopage conservée dans l’église Saint-Pierre Saint-Paul de Courbevoie (92).

L’Oeuvre

Commandé par le département de la Seine en 1876, le tableau de Debat-Ponsan est exposé au Salon de 1877 puis à l’Exposition Universelle de 1878 dans le Pavillon de la Ville de Paris, avant d’être installé dans l’église Saint-Pierre -Saint-Paul de Courbevoie.

Chef d’œuvre de la peinture académique du XIXème siècle, le tableau représente saint Paul, isolé sur la gauche et vêtu d’une tunique sombre, lors de son prêche devant l’aréopage à Athènes. Devant lui, une assemblée d’hommes de tous âges et vêtus à l’antique, l’écoute attentivement. À l’arrière-plan on distingue les paysages de l’Agora et de l’Acropole d’Athènes.

L’œuvre illustre en fait la scène relatée dans le chapitre 17 des Actes des Apôtres, au moment où saint Paul prononce un discours devant les Athéniens pour leur annoncer l’existence de Dieu, celle de Jésus et la résurrection de ce dernier.

La beauté du tableau réside notamment dans la palette de couleurs et dans les jeux de lumières mis en œuvre par l’artiste. C’est pourquoi restaurer l’œuvre permettrait de lui redonner tout son éclat.

L’artiste

Né en 1847 à Toulouse, Édouard Bernard Debat-Ponsan, dit Ponsan, devient l’élève du peintre Alexandre Cabanel, célèbre pour ses portraits mondains, ses peintures d’histoire de l’Antiquité et ses scènes de la vie paysanne.

Au début de sa carrière, Debat-Ponsan propose une œuvre très académique : la peinture d’histoire qu’il développe au Salon est censée exalter l’ordre moral et montrer la vertu éducatrice de l’art. Debat-Ponsan y exprime souvent le tragique et le pathétique dans des compositions savantes qui gagnent peu à peu en réalisme.

Debat-Ponsan participe six fois au Prix de Rome, et en 1973 il y remporte en second grand prix pour « La Captivité des Juifs à Babylone ». Par la suite, l’artiste devient portraitiste mondain : il réalise les portraits d’hommes politiques, de femmes du monde et de personnalités parisiennes. Très attaché à sa terre du Sud-Ouest, Debat-Ponsan peint aussi des scènes de vie rurale à mi-chemin entre idéalisme paysan et réalisme militant.

Enfin, en 1898, Debat-Ponsan, républicain et ancien combattant de la guerre de 1870, s’engage dans la lutte pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus, en exposant au Salon de 1898 sa « Vérité sortant du puits », tableau manifeste qui sera offert en souscription à Émile Zola.

Le projet de restauration

La toile est aujourd’hui abîmée et a perdu beaucoup de son éclat. D’une part, les couleurs ont beaucoup terni et le vernis a jauni. D’autre part, il y a plusieurs fissures et craquelures et quelques poussières et saletés qui se sont accumulées sur la toile à l’arrière du tableau. La restauration permettra de remédier à tout cela et ainsi à rendre toute sa beauté à ce chef-d’œuvre qui contribue à la richesse du patrimoine local de Courbevoie.