Île-de-France, Essonne (91)
Courances, Église Saint-Etienne
Édifice
Situé aux confins du Gâtinais et du Hurepoix, au bord de l’Ecole, et protégé par les bois qui ont survécu au défrichement du massif de Fontainebleau, le site de Courances fut occupé à l’époque gallo-romaine comme en témoignent son nom « Cottiani ca » et des fouilles menées en 1964 et 1965. La paroisse n’apparaît qu’en 1350 dans le pouillé du diocèse de Sens, mais il est certain que le chœur y fut introduit très antérieurement, d’autant que l’église est dédiée à saint Étienne. L’église actuelle dont les parties les plus anciennes sont du XIIème s. a pu prendre la place d’une chapelle primitive. Elle a subi divers remaniements. En 1539 on procéda au sur-élèvement du clocher parce que, dit la légende, les seigneurs du Ruisseau étaient trop éloignés pour entendre sonner les cloches. En 1748, le curé voulant établir une communication entre la nef et le clocher hors œuvre, au nord, fit percer deux arcades dans l’épaisseur du mur qui s’écroula peu après. Mme de Novion, Dame de Courances, résolut par la suite de prolonger la chapelle sous le clocher par une petite nef qui fut conduite jusqu’au pignon occidental et voûtée en bois. Des travaux de réédification et de décoration eurent lieu de 1848 à 1868, époque de la construction de la nouvelle sacristie à l’est. La rosace qui surmontait le maître-autel fut probablement bouchée à cette époque. Enfin, d’importants travaux de consolidation furent réalisés de 1981 à 1982. L’église mesure 26 m de long sur 11 m de large. La nef comporte trois travées ; elle est voûtée en berceau ; elle communique avec la base du clocher et le bas-côté gauche, construit au XVIIIème s., par quatre grandes arcades en plein cintre reposant sur des piliers carrés lourds et disgracieux. Le chœur et la chapelle de la Vierge, à sa gauche, se terminent par un chevet plat. Leurs voûtes en ogives surbaissées sont supportées par deux colonnes sans chapiteaux, l’une cylindrique, l’autre octogonale. Pour en éviter l’affaissement, on les barda, dès le XVIème s., de liens de fer et on construisit des contreforts au sud. Sur ces piliers figurent les armoiries des familles seigneuriales : les Gallard et les Nicolay, Les façades sont modestes, flanquées de contreforts et percées de petites fenêtres. En revanche le clocher se présente comme une tour carrée, épaulée d’une jolie tourelle polygonale et de puissants contreforts angulaire s. Il compte quatre étages séparés par des larmiers et surmontés d’un toit en bâtière. Les deux étages intermédiaires comportent de hautes fenêtres géminées. Ce clocher haut de trente mètres, et cependant massif, à l’épaisse maçonnerie en grès, contribue à donner à cette église un aspect d’édifice fortifié. Pour participer aux travaux de reprise des maçonneries extérieures, de la charpente et de la toiture, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé 60 000 F en 1993.
P. Cav.