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Somme affectée
4 280 €

Mariage Mystique de sainte Catherine

Ce tableau a bénéficié d’un généreux don du Crédit Agricole – Ile de France dans le cadre de la campagne du Plus Grand Musée de France pour sa restauration.

L’oeuvre

Le « mariage mystique » de sainte Catherine et du Christ représente un des plus sensibles épisodes hagiographiques. Le thème se développe dès la fin du Moyen-Âge et connait un vif succès auprès des plus grands peintres : Le Parmesan (National Gallery de Londres, esquisse au Louvre), Véronèse (Galleria dell’Academia de Venise), Murillo (Musée d’art du comté de Los Angeles). Si la figure de Catherine est la plus courante, le mariage mystique touche également des saints. C’est le cas pour saint François d’Assise, dont le mariage mystique avec trois vertus (Obéissance, Chasteté, Pauvreté) est représenté par le peintre Sassetta (Chantilly, Musée Condé). Au centre du tableau, le Christ enfant, sur les genoux de sa mère, s’apprête à passer un anneau au doigt de la sainte martyre. Celle-ci, les yeux clos, dévouée, est couronnée par un putti. Le spectateur peut être saisie par la tendresse qui se dégage de ce tableau : elle baigne le visage de sainte Catherine et se ressent dans l’échange de regards complices entre le Christ et Marie. Saint François d’Assise, reconnaissable par sa robe de bure marron et les stigmates sur le dos de ses mains, se place de l’autre côté de la Vierge à l’Enfant et sa propre histoire fait écho à la scène représentée.

Cette peinture est une copie anonyme d’après une composition d’Otto Venius de 1589, conservée au Musée royal des Beaux-arts de Bruxelles. Elle orne la nef de l’église Saint-Etienne de la commune Coudray-Montceau. Le peintre s’éloigne d’une reproduction fidèle. En comparant les deux productions, le spectateur peut se prendre au jeu des différences : couleurs des tissus, ajouts ou retrait d’éléments. La copie, trop souvent réduite à une simple reproduction sans intérêt, est en fait un témoignage précieux d’une époque. Elle en atteste le goût et les artistes de référence. L’art de la copie a été pratiquée par des artistes incontournables de l’histoire de l’art : Michel Ange n’a-t-il pas allègrement reproduit la composition de Schongauer pour peindre son Tourment de saint Antoine (Musée d’art Kimbell, Fort Worth) ? Chaque copie est une occasion pour un artiste de se mesurer à l’original et de le réinterpréter en apportant sa sensibilité propre. Ici, notre artiste s’est inspiré des enseignements du maître de Rubens, tout en s’y confrontant.

UNE RESTAURATION nécéssaire

Inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1974, ce Mariage mystique de sainte Catherine a essuyé les affres du temps et est aujourd’hui en péril. L’encrassement, les perforations et le vernis jauni troublent la lecture générale mais dissimulent d’autres éléments plus alarmants : la perte de tension de la toile peut amener à terme des déchirures ou de la perte irrémédiable de matière picturale. Il ne faudrait pourtant pas un chantier titanesque pour que cette œuvre retrouve sa stabilité et révèle tout son potentiel. Êtes -vous prêt à sauver les « jeunes mariés » de l’église Saint-Etienne ?

Mathilde Rétif, diplômée de l’Ecole du Louvre et de Sciences Po Paris

Le projet en images

Mariage Mystique de sainte Catherine,

Mariage Mystique de sainte Catherine

Mariage Mystique de sainte Catherine