Grand Est, Ardennes (08)
Cornay, Église Saint-Nicolas
Édifice
L’église de Cornay, très largement reconstruite aux XVIIIe et XIXe s., offre moins d ‘intérêt par son architecture que par sa situation remontant au moins au XIe s., qui a été partiellement arasée pour permettre l’établissement d’un cimetière, elle constitue en effet l’un des rares exemples français de motte ecclésiale. La chapelle castrale primitive a été fondée en 1211 par Eudes de Cornay et placée sous le patronage de l’abbé de Chéhery. En 1552, après la reconstruction du village pillé par les troupes de Charles Quint, elle fut érigée en église paroissiale et dédiée à saint Nicolas. Une chapelle fut alors greffée sur le flanc nord du chœur (actuelle sacristie). La nef fut reconstruite et agrandie à partir de 1719, comme l’indique une inscription gravée sur le mur ouest. D’une grande simplicité, elle est formée d’un vaisseau central, dont la voûte en berceau repose sur des colonnes doriques, et de deux bas-côtés plafonnés. Le chœur, de deux travées voûtées sur croisées d’ogives, qui était encore celui de la première chapelle, menaçait ruine au milieu du XIXe s. Il fut restauré en 1854-1855 par un architecte de Vouziers, Martin, qui reconstruisit l’abside à l’identique et éleva un clocher porche néo-gothique à l’ouest. Les anciennes fondations du chœur ont été dégagées à une époque indéterminée – peut-être lors de la reconstruction du château détruit par les Ligueurs à la fin du XVIe s. et réimplanté au nord-est de l’église -, tandis que la motte est conservée du côté occidental. Un pèlerinage suivi d’un chemin de croix a lieu le 14 septembre, jour de la fête de l’Exaltation de la Croix. Pour la réfection de la toiture en ardoise, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé à cette petite commune de moins de 100 habitants une aide de 50 000 F en 1994.
G.-M. L.