Pays de la Loire, Sarthe (72)
Cormes, Église Saint-Denis
Édifice
Peut-être est-ce à la proximité de l’église Notre-Dame des Marais de la Ferté-Bernard que l’église Saint-Denis de Cormes doit sa silhouette élancée, plus citadine que rurale. Elle est dominée par un important clocher qui se compose d’une tour à trois niveaux séparés par un cordon en fort relief, et d’un ensemble en charpente et ardoises formé d’une chambre des cloches de section carrée et d’une flèche. On y accède par un escalier placé dans une élégante tourelle circulaire, couverte d’une toiture en poivrière. La tour est datée du XVIIe siècle. Le chœur de deux travées, à chevet droit, domine le volume de la nef non voûtée. Il est éclairé par de hautes verrières en arc brisé avec remplages flamboyants dont la construction, bien documentée, s’échelonne entre 1500 et 1544. La nef est éclairée par de hautes fenêtres à deux lancettes analogues à celles du chœur. Dans ses murs latéraux sont encore visibles de petites fenêtres étroites de type roman qui ont été bouchées et qui pourraient correspondre à l’église mentionnée dans un texte de 1096. La façade occidentale est percée d’une porte en anse de panier, à laquelle on accède par un haut emmarchement construit au XIXe s. pour compenser la déclivité de la rue. Elle est coiffée d’une archivolte reposant sur des consoles.
À l’intérieur de l’édifice, le regard du visiteur est attiré par les cinq baies du chœur qui conservent en partie leurs vitraux Renaissance, dédiés notamment à saint Denis, sainte Geneviève et sainte Barbe. Les travées du chœur sont couvertes de belles voûtes à clef pendante.
Parmi les objets mobiliers conservés dans l’édifice, on note une Vierge à l’Enfant en pierre, qui date du XVe s., un saint Sébastien en terre cuite identifié par le conservateur des Objets d’art du département, signataire de cet article, comme une œuvre du XVIe s. et non du XIXe s., contrairement à ce que certains croyaient auparavant. Un saint Denis en pierre, statue reliquaire du XVe s. a connu de nombreux avatars, le dernier étant certainement une malencontreuse restauration.
C’est grâce à la création d’une association qui voulait aider la commune à tirer du péril son patrimoine, que les vitraux les plus menacés ont été sauvés.
La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 8 000 € en 2005 pour la restauration des toitures de la nef et de la chapelle sud et pour celle des contreforts si usés qu’ils ne remplissaient plus leur fonction.
Julien Guilbault