Auvergne-Rhône-Alpes, Ain (01)
Corlier, Église Sainte-Agathe
Édifice
Le petit village de Corlier possède une très intéressante église paroissiale, dédiée à sainte Agathe. Sa présence est attestée dès 1213, mais elle devait probablement exister avant cette date. Certains éléments de la construction viennent à l’appui de cette hypothèse, essentiellement dans le chœur, bâti sur un plan carré et voûté en berceau très légèrement brisé. Autre argument en faveur d’une datation haute : l’épaisseur peu commune des murs (1,50 m).La nef unique, séparée du chœur par un arc en plein cintre est voûtée d’arêtes. Cette voûte remplace peut-être une charpente primitive. Les deux travées que comporte la nef sont elles-mêmes séparées par un arc-doubleau reposant sur des pilastres ornés chacun de chapiteau mouluré. Les deux chapelles latérales, élevées au niveau de la deuxième travée, de part et d’autre de la nef, sont des ajouts postérieurs à la construction de l’église. La chapelle sud est la plus ancienne : on la trouve citée sous le vocable de saint Barthélémy, dans un compte rendu de visite pastorale de 1655. Elle est probablement antérieure à cette date. La chapelle nord, plus récente, date de 1862-1866.On pénètre dans l’église, à l’ouest, par un ensemble clocher-porche assez étonnant. Il semble bien qu’il faille dissocier les campagnes de construction des deux éléments qui le composent.Le porche, placé sous le clocher, est la seule partie de l’édifice à être voûtée sur croisée d’ogives. Il appartiendrait donc à la période gothique, sans que l’on puisse davantage en préciser la date. Le portail de ce porche, qui permet l’accès à la nef est, en fait, l’ancienne entrée gothique de l’église. Il présente une structure particulièrement élégante, tant dans l’appareillage de la pierre que dans l’équilibre de ses proportions et dans le travail de moulurations de l’ogive. Le style de ce portail correspond assez bien à celui de la fin du xve s. Le clocher est bâti en belles pierres de taille, sur le porche qu’il enserre de ses murs et dont il reprend le plan carré. Un léger fruit à la base en accroît la solidité.L’entrée à cet ensemble clocher-porche, se fait par un portail dont l’arc en plein cintre prend appui sur des pilastres cannelés. Au-dessus, un fronton brisé laisse apparaître une date : 1648 et encadre une petite niche destinée à recevoir une statue. L’écusson, placé sur le claveau médian de l’arc, présente des armoiries martelées à la Révolution. Ce sont celles de Jean-Pierre Moyria, baron de Châtillon-de-Cornelle et général remarquable, qui possédait des terres à Corlier.L’ensemble du bâtiment mesure 22,20 m. Il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 18 janvier 1990.L’église Sainte-Agathe a fait l’objet de deux campagnes de restauration. La première en 1986 visait à la mise hors d’eau de l’édifice et à la réfection de maçonneries. La Sauvegarde de l’Art français avait alors voté une subvention de 30 000 F. Pour la seconde campagne en 1992, réfection du clocher et reprise d’enduits, la Sauvegarde de l’Art français a versé une subvention exceptionnelle de 100 000 F.