Île-de-France, Yvelines (78)
Condé-sur-Vesgre, Église Saint-Germain-de-Paris
Édifice
L’église, dédiée à l’évêque saint Germain de Paris, évangélisateur du bourg de Condé-sur-Vesgre dès le milieu du VIe s., fut bâtie au bord de la Vesgre à la fin du XIe s. ou au début du XIIe siècle. Couverte en tuiles, elle comprend une nef unique de 23 m de long et 7 m de large, terminée par un chœur pentagonal ; elle est complétée au sud par un clocher et une sacristie. Ces deux derniers étaient reliés autrefois par une seconde nef, comme le montrent leurs deux arcades bouchées qui se font face. Le clocher, couvert en ardoise avec une toiture en fer de H héritée du XIXe s., est desservi par un escalier hélicoïdal placé dans une tourelle en hors œuvre. On entre dans l’église par une porte à voussures en plein cintre à trois rouleaux.
La nef est recouverte d’une voûte en berceau lambrissée avec entraits et poinçons chanfreinés, de 1895, où s’insèrent deux éléments de l’ancienne charpente de 1542, les deux dates étant inscrites sur un entrait. Le centre de la voûte est orné des armes des Lesparre, seigneurs de Condé. Au XVIe s., sans doute lors d’une campagne contemporaine des travaux de la voûte, quatre verrières (cl. MH 1909 et 1975) ont été mises en place : dans l’abside, au centre la Crucifixion, à droite les scènes de l’enfance du Christ (l’Annonciation, l’Annonce aux Bergers, la Nativité au registre supérieur, la Présentation au Temple, l’Adoration des Mages, la Circoncision au registre inférieur), à gauche la Pentecôte ; dans la travée droite précédant l’abside, des armoiries réinsérées dans un vitrail plus récent. Les vitraux ont été restaurés en 1890 par Gaspard Gsell, élève d’Ingres et directeur de l’atelier Gsell-Laurent, puis par les ateliers Lorin en 1953. Le décor peint de l’ensemble de l’édifice date du XIXe siècle.
L’église possède un mobilier (ISMH) en chêne sculpté du XVIIIe s., participant à l’harmonie générale du lieu, une chaire à prêcher ornée de symboles religieux, un banc d’œuvre, un confessionnal, des lambris courant le long des murs de la nef et du chœur, sculptés de fleurs différentes dans chaque panneau. S’y ajoutent deux pierres tombales, l’une de 1559 (cl. MH 1969) pour six membres de la famille Lespages, l’autre de 1684 pour le curé Ridereau, et deux sculptures représentant saint Germain de Paris et une Vierge à l’Enfant. Les bancs clos encore présents participent pleinement au charme de cet édifice.
Les travaux ont consisté en un assainissement des murs par un drainage périphérique, au piquage des enduits dégradés, à la consolidation des pierres déchaussées, à la remise en état des appuis de fenêtres ainsi que de leurs tableaux et à l’application d’un enduit à la chaux sur l’ensemble des murs extérieurs. La Sauvegarde de l’Art français a accordé un don de 6 000 € en 2012.
Marie-Hélène Didier
Bibliographie :
Arch. dép. Yvelines, Condé-sur-Vesgre, Monographie communale de l’instituteur, 1899.
Conservation des antiquités et objets d’art Yvelines, dossier communal, Condé-sur-Vesgre.