Clichy-la-Garenne, Jeune femme accrochant des lampions

Beatriz Gomez Pena, Lucie Gazeau, Maëva Vallet et Paola Zambon Azevedo, étudiantes en seconde année de master Histoire de l’Art à la Sorbonne, se lancent dans le sauvetage d’un tableau de la Fondation Roguet (Clichy-la-Garenne – 92). 

Paul-Emmanuel Legrand, un « Petit Maître de la peinture » 

Jeune femme accrochant des lampions est l’œuvre du peintre Paul-Emmanuel Legrand, né à Vitry-sur-Seine en 1860 et mort à Paris dans la seconde moitié du XXᵉ siècle. Il fait partie des « Petits Maîtres de la peinture » de la fin du XIXᵉ siècle et le début du XXᵉ siècle.

Élève de Gérôme et de Gaston Saint-Pierre, il a participé au Salon des Artistes Français de 1880 à 1912 où il a été récompensé à plusieurs reprises pour ses œuvres. Il a également pris part à l’Exposition Universelle de 1900 et a été membre de la Société des Artistes Français. 

Jardin ensoleillé, lampions et gaieté 

Ce tableau, probablement peint vers 1900, représente une jeune femme accompagnée d’une petite fille, toutes deux vêtues de blanc, arrangeant des lampions dans un jardin ensoleillé. Cette scène de plein air est placée sous le signe des festivités et du bon temps.

La date précise de réalisation de l’oeuvre n’est pas connue. Il s’agit peut-être de l’oeuvre intitulée « Préparatif de fête, 14 juillet » présenté par Paul-Emmanuel Legrand à Paris au Salon des Artistes français en 1909 (inscrit au n°1106 du catalogue). 

Une restauration décisive

Acquis lors d’une vente de tableaux en lot par la Fondation Roguet, Jeune fille accrochant des lampions est aujourd’hui exposé dans une salle de l’Ehpad avec deux autres portraits. L’oeuvre est très endommagée et présente de nombreuses altérations, à la fois sur la toile et sur le cadre. Des mesures préventives ont été prises afin de limiter les dégradations – la toile a été nettoyée en 2005 par A. Bertrand et placée derrière un écran et sous des couvertures – mais aujourd’hui le tableau nécessite une restauration complète.

La toile exige une sécurisation des écailles de la face, un démontage et un nettoyage aux tensioactifs en solution tamponnée. La solidité de la toile sera évaluée et suivie d’une mise en place de bandes de tension sur les quatre côtés et du fil-à-fil dans les déchirures. Le verni doit être allégé, les repeints inutiles retirés, les retouches mastiquées et les couleurs retravaillées (réintégration picturale aux couleurs Gamblin). Enfin, la toile sera à nouveau vernie légèrement au Régalrez. Le cadre doit être dépoussiéré, consolidé par un ébéniste et stabilisé. Les motifs manquants seront reconstitués, l’ensemble sera repeint et des feuilles en cuivre seront posées. L’ensemble sera recouvert d’un vernis protecteur et d’une patine.   

Les travaux seront pris en charge par les restauratrices Marion Boyer (pour la toile) et Sibille Gempp (pour le cadre). 

^{Bibliographie}

^{HOUSE John, STEVENS Mary Anne, Post-impressionism: cross-currents in European painting, Harper & Row, 1979.}

 ^{MONFORT Marie, CAUMONT Gisèle (dir.), Patrimoine des Hauts-de-Seine. Guide des tableaux conservés dans les édifices publics et privés, Paris, Somogy, 2007.} 

^{SCHUUR Gérard, CABANNE Pierre, Dictionnaire des Petits Maîtres de la peinture, 2008.} 

^{[NANTES, Musée des Beaux-Arts, 1982], Les peintres de la génération d’Aristide Briand dans les collections du Musée des Beaux-Arts de Nantes (27 mars-fin mai 1982), Thierry Wlodarczak (dir.), Nantes, Musée des Beaux-Arts, 1982.}