Centre-Val de Loire, Loiret (45)
Chevry-sous-le-Bignon, Église Saint-Jean-Baptiste
Édifice
A Chevry se trouve une des rares églises romanes de la région. Le charme de ce petit clocher tient au pittoresque de sa situation : niché en contrebas du village qui le domine, presque caché au bord de la rivière.
Il fut au Moyen Age un prieuré dépendant de l’abbaye Saint-Jean de Sens.
Elle est à l’origine constituée d’une simple nef et d’un chœur, la nef a été doublée côté nord, d’une deuxième travée, le mur gouttereau nord a été percé par une large baie en plein cintre, les baies éclairant la nef ont été bouchées. En façade ouest, un auvent formant caquetoire protège le portail. La sacristie le long est située le long de la façade ouest. Au XVIIe siècle, l’église s’enrichie d’une grille de chœur qui permet de cacher la structure porteuse du beffroi sans doute de la même époque.
En 1152, une bulle du pape Eugène Ill plaça sous sa protection l’abbaye Saint-Jean de Sens. En même temps, le souverain pontife confirmait les nombreuses propriétés du monastère. Au nombre de celles-ci était nommée l’église SaintMartin de Chevry. Une partie de l’édifice est donc du XIIe siècle.
A la guerre de Cent Ans, les dommages causés à la paroisse voisine de Pers s’étendirent à Chevry et l’église fut très abîmée. On la reconstruisit aussitôt et on l’orna de fresques murales aujourd’hui encore visibles. Elle est placée aujourd’hui sous le vocable de Saint Jean Baptiste.
A Chevry comme au prieuré de la Ronce, à Griselles, on vénérait Sainte Véronique que l’on invoquait lors d’un pèlerinage très populaire. En 1240, les reliques de la sainte avaient été envoyées à Courtenay par Beaudouin, empereur de Constantinople, elle fut alors dans la région sujet de vénération.
Elle a fait l’objet de divers remaniements et restaurations, dont certains ont leur trace dans les archives municipales anciennes.
Le plus ancien de ces remaniements n’a peut-être pas été mené à son terme : le doublement de la nef centrale par un bas-côté nord – ce plan est fréquent dans les églises de la région ; c’était aussi celui de l’abbatiale Saint-Pierre et Saint-Paul de Ferrières – est réalisé seulement sur une partie de la longueur de la nef (transept) ; des travaux de terrassement entrepris en 1987 pour dégager le mur nord et assainir l’édifice ont mis à jour les fondations et les soubassements de murs et de contreforts. Mais rien ne permet d’affirmer avec certitude que les travaux n’aient pas été menés à leur terme ou que le bas-côté ait été achevé et partiellement détruit par la suite (effondrement ? incendie ?…) : la Guerre de Cent Ans et les Guerres de Religion ont causé de graves dommages aux établissements religieux de la région. Quoi qu’il en soit, l’église dans son plan actuel date au plus tard du XIIIe ou du XIVe siècle : les murs de la nef portent sur toute leur longueur des restes de peintures dont les plus anciennes pourraient remonter à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe.