Auvergne-Rhône-Alpes, Loire (42)
Chazelles-sur-Lavieu, Église Saint-Michel
Édifice
Cette église d’altitude (911 m) est sous le vocable attendu de saint Michel. En tant qu’église paroissiale, elle tire sans doute son origine d’une chapelle castrale, et il n’est pas certain qu’une véritable église ait précédé l’édifice actuel du XVe siècle. De celui-ci ne subsiste que la travée occidentale surmontée de la tour carrée du clocher, caractéristique du style gothique forézien, dont c’est là un exemple particulièrement achevé. Le décor du portail est remarquable. Son encadrement combine deux formes : trois colonnettes refouillées, surmontées de petits chapiteaux, au décor de chardons et de feuilles de chêne ; entre ces colonnes, deux autres plus petites se poursuivent sans interruption. Le linteau est orné de trois écussons diversement fleuronnés (les armes sont illisibles). Une rosace ajourée s’inscrit dans le tympan. Deux pinacles enlèvent l’ensemble. Chacune des façades nord, ouest et sud de la tour est ou était ornée, au centre du registre intermédiaire, d’une sculpture en forte saillie : un visage au nord, une gargouille au sud, celle de la façade occidentale est tombée. Le clocher, souligné de quatre contreforts angulaires, est ouvert sur chaque côté par de grandes fenêtres géminées décorées de pinacles. L’aspect massif de cette tour-clocher quadrangulaire, dont les contre forts aux quatre angles sont particulièrement affirmés, est ainsi animé par un décor d’une réelle richesse. Celui-ci est malheureusement très dégradé par les intempéries. À l’intérieur de la travée ouest, la clef de voûte porte le sigle IHS. Une petite porte à accolade ouvre sur l’escalier du clocher construit dans l’œuvre. Une ouverture au midi est bouchée, de longue date (la maison voisine, très ancienne, s’élevant à quelques décimètres de la face sud de la tour).Le reste de l’édifice date de 1863. Il a été rebâti sur un plan probablement plus vaste que le plan initial, avec trois travées d’une nef flanquée de collatéraux, lesquels conduisent aux deux autels de saint Joseph et de la Vierge. Une quatrième travée, de plan carré, sert de chœur, la sacristie occupant le redan. L’ensemble est voûté sur croisées d’ogives. Le tout était enduit et peint d’ un faux parement de pierre. Les murs de la sacristie présentent des remplois de l’ancien édifice (deux fenêtres gothiques). L’élément le plus ancien et le plus remarquable du mobilier est un groupe en bois de sainte Anne et la Vierge, du XVIIe s. (inscrit, 1954), curieusement présenté dans le retable de l’autel de la Vierge, où il voisine avec deux œuvres médiocres du XIXe. Les vitraux datés de 1869 sont signés de Mauvernay, verrier de SaintGalmier. Le village abrite d’autres éléments de patrimoine intéressants : deux croix monumentales du XVIe s. et le bâtiment d’un collège du XVIIIe, qui est en cours de restauration. La Sauvegarde de l’Art français a donné 50 000 F en 1998 pour la restauration du clocher et la réfection des maçonneries du chevet et des façades nord et sud.
Ph. M.