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Le château de Chaumussay relevait du château proche de Preuilly. Le prieuré-cure de Saint-Médard dépendait de l’abbaye bénédictine de Fontgombault.

L’église a conservé du XIIe s. son chœur, son clocher et la partie centrale de sa façade occidentale. Au XIXe s., on l’a agrandie en élevant, de part et d’autre de la nef, des bas-côtés et en ouvrant dans les murs gouttereaux d’origine, trois larges baies en arc brisé supportées par des piles cylindriques.

La façade centrale, à l’ouest, s’ouvre par un porche en plein cintre dont les archivoltes sont portées par des colonnettes à bases et chapiteaux romans. Ce portail est ménagé dans un avant-corps de maçonnerie, fréquent dans cette région de la Loire moyenne. Les chapiteaux et les tailloirs sont délicatement sculptés de figures, malheureusement mutilées, de bâtons brisés, de rosaces, d’écailles. Une frise de feuillage souligne l’archivolte extérieure. Au-dessus du portail, une fenêtre en plein cintre est encadrée de simples colonnes à bases et chapiteaux et son archivolte est également sculptée de feuillage.

Les portes latérales en plein cintre et les oculi qui les surmontent sont entièrement du XIXe s., comme les bas-côtés auxquels ils correspondent. On avait jugé bon, à l’époque, de les orner de petites roses pour s’accorder à l’ornementation de la partie centrale.

La nef était à l’origine couverte en charpente. Les poinçons et tirants d’une charpente, sans doute refaite au XVe s., ont été conservés. Le lambris qui leur correspondait a été remplacé par une fausse voûte en plâtre. Le parement de pierre des murs gouttereaux a été refait au XIXe s., en même temps que l’on ouvrait les grands arcs brisés et que l’on créait les piles cylindriques de support.

Les bas-côtés sont couverts de fausses voûtes en appentis et éclairés de part et d’autre par trois fenêtres de style gothique trilobées. Leur construction a dû faire disparaître la chapelle fondée par le maréchal Boucicaut en 1350.

Le chœur est la partie la plus complète de l’édifice. Il se compose de trois éléments : une première partie droite, presque carrée, voûtée sur croisée d’ogives, une deuxième partie droite voûtée d’un berceau brisé, un hémicycle, enfin, couvert d’un cul-de-four. Une frise dentelée court à la base des voûtes et sur les tailloirs des chapiteaux, unifiant le décor de ces trois éléments. Les trois baies en plein cintre et profonds ébrasements du chevet, et les deux de la partie droite voisine, sont identiques, soulignées par un rouleau simple, en forme de tore orné d’un fin décor sculpté de chevrons. Les chapiteaux qui supportent les ogives sont également très sobres, ornés de feuilles plates. Les ogives, elles-mêmes, ne sont pas moulurées mais simplement épannelées. La clé est ornée d’un évêque bénissant.

Á l’extérieur, le chevet offre un bel exemple d’élévation romane, rythmée par les quatre colonnes engagées qui jouent le rôle de contreforts et supportent une corniche simple, non moulurée, ornée de quelques modillons présentant oiseaux ou masques.

Au pied du chevet, trois assises en retrait successif constituent une forte plinthe sur laquelle s’appuient les bases des colonnes engagées. Une forte moulure souligne le rebord des fenêtres, elle est ornée d’un fin cordon de bâtons brisés de même que le cordon qui court au-dessus des ouvertures.

Le clocher élevé au sud de la travée voûtée d’ogives a conservé des éléments romans dans les grandes baies du beffroi. Sa toiture en bâtière correspond à un aménagement ultérieur.

Tout le mobilier intérieur a été refait au XIXe  et au début du XXe s., de même que les vitraux (figures du Christ et de divers saints). On notera cependant deux peintures anciennes, une Annonciation du XVIIIe et une Présentation au Temple du début XVIIe siècle.

La Sauvegarde de l’Art français accordé en 2006 une aide de 10 000 € pour des reprises de maçonnerie et de charpente.

Philippe Chapu

 

Bibliographie :

J.-X. Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d’Indre-et-Loire et de l’ancienne province de Touraine, t. II, Tours, 1879 (Mémoires de la Société archéologique de Touraine, t. XXVIII), p. 196-199.