Chaumont, Église Notre-Dame

La tradition veut que l’église Notre-Dame de Chaumont ait été fondée en 1132 par Salon, vicomte de Sens. Vers 1164, à la demande du pape Alexandre III réfugié à Sens, l’archevêque Hugues de Toucy aurait approuvé la création d’un prieuré-cure de l’ordre de saint Augustin, en faveur de l’abbaye Saint-Jean de Sens.

L’édifice des XII^e et XIII^e s. était primitivement composé d’une nef de trois travées, d’un chœur d’une travée droite plus étroite, le tout terminé par une abside semi-circulaire. Un bas-côté a été ajouté au XVI^e s. le long du flanc sud, entraînant la percée de grandes arcades et l’obturation des fenêtres hautes de la nef. La troisième travée de ce collatéral sert de base à un puissant clocher soutenu par des contreforts et une tourelle d’escalier à l’angle sud- ouest. La façade occidentale est percée dans l’axe de la nef d’un portail en plein cintre dont la voussure médiane est ornée d’un bâton brisé; au-dessus une petite baie porte le même décor.

À l’intérieur, les travées voûtées  de  croisées  d’ogives sont séparées par de larges arcs doubleaux au profil brisé, reposant sur des piliers engagés composés de colonnes et colonnettes. Les chapiteaux à feuilles d’acanthes stylisées, ainsi que les modénatures, rappellent étonnamment  ceux de la cathédrale de Sens et permettent de proposer une datation à la suite de cet édifice majeur, c’est­à-dire à la fin du XII^e ou au début du XIII^e s., ainsi que d’en   souligner l’influence évidente. Le sanctuaire de même époque est éclairé par cinq baies en arc brisé reposant sur des colonnettes ; il est couvert d’une voûte d’arêtes rayonnante.

De graves désordres ayant été constatés, des travaux de consolidation ont été engagés dans l’abside (maçonnerie, charpente, couverture) et au clocher (maçonnerie, couverture). La Sauvegarde de l’Art français a participé à cette restauration par une subvention de 75 000 F en 1998.

S.-P.