Grand Est, Marne (51)
Châtillon-sur-Morin, Église Saint-Léger
Édifice
Située au flanc d’un coteau dominant la vallée du Grand Morin, l’église Saint-Léger de Châtillon impose par sa masse. La disparition du clocher, l’adjonction de contreforts et le murage de certaines ouvertures accentuent encore cet aspect austère. Si le chœur conserve quelques vestiges du XIIème s., notamment des colonnettes dont les chapiteaux sont ornés de feuilles d’acanthe, l’édifice est pour l’essentiel le fruit d’une reconstruction du XVIème s. Il se compose d’une nef de trois travées formée d ‘un vaisseau central et de deux collatéraux, d’un transept non saillant et d’une travée carrée de chœur. Seul le vaisseau central de la nef et les 2ème et 3ème travées du bas-côté sud ont conservé leurs voûtes sur croisée d ‘ogives : très tôt, du fait de la situation particulière de l’église, des mouvements dans les fondations ont provoqué des effondrements de voûtes. Des contreforts supplémentaires ont été placés à une époque ancienne contre le mur nord, aveuglant les ouvertures primitives, mais ils furent eux-mêmes victimes de la pente des terrains et ont aujourd’hui tendance à se dé solidariser de l’ ensemble. En 1850, l’abbé Boitel notait : « ses murs et même ses contreforts se sont inclinés à l’extérieur ; ce mouvement occasionna la chute des voûtes et la chapelle de la Sainte-Vierge, du chœur, de la dernière travée du côté sud et même du clocher » . En 1966, la municipalité de Châtillon avait dû faire établir un premier renfort de maçonnerie sous un arc du bas-côté nord, la poussée des voûtes de la nef n’étant plus contrebutée après l’effondrement de celles des bas-côtés. Afin de poursuivre cette consolidation par la reconstruction d’un arc doubleau, surmonté d’un mur boutant dans le comble, et pour la reprise des voûtes de la nef, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé une subvention de 30 000 F en 1989. En 1991, elle a accordé 50 500 F pour la restauration du beffroi et la réparation de contreforts.
G.-M. L.