Provence-Alpes-Côte d’Azur, Alpes-de-Haute-Provence (04)
Châteauneuf-Val-Saint-Donat, Ancienne Église Sainte-Madeleine
Édifice
Ancienne église Sainte-Madeleine. Située à 3 km au sud-ouest du village, en pleine forêt de Lure, non loin de la route D. 951 dont elle est garantie par des taillis de chênes verts, cette chapelle très simple, non inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, mais d’une structure et d’un volume dignes des meilleures constructions provençales, était sur le point de s’écrouler en 1974 (jours dans l’abside, lézardes dans les voûtes, décollement du mur nord, délabrement de la couverture). Elle était en effet abandonnée depuis la Révolution, après avoir été desservie de 1686 à 1792 par des ermites qui avaient peut-être pris la place d’une ancienne maladrerie. Sa construction remonte au xiie ou au début du xiiie s. On note que l’église possède, outre la porte occidentale, une petite porte donnant au sud sur les ruines de l’ermitage, disposées autour d’une cour occupée par une vaste citerne.
Le conseil municipal n’envisageant pas de racheter la chapelle, le maire de la commune (95 habitants) Mme Vogade s’est substituée à elle en 1975, en souvenir de son oncle, l’archéologue Nestor Mouranchon, qui s’était intéressé jadis à l’ermitage. Mais le danger était imminent. Seule la Sauvegarde était en mesure d’arracher promptement l’édifice à la destruction. Trois subventions successives, de 1975 à 1977 s’élevant à un total de 165 000 F, ont permis, avec le concours du propriétaire et du Comité de sauvegarde des Monuments et des sites de Haute-Provence, de mener l’œuvre à bien. Les murs (1,10 m d’épaisseur) montés en moyen appareil assez régulier, ont retrouvé leur robustesse, le berceau son équilibre : l’oculus, dont les fragments jonchaient le sol, éclaire de nouveau le pignon occidental ; des lauzes ont repris place sur les reins des voûtes. Une carrière voisine a fourni les pierres de complément, de même nature que celles d’origine. Les travaux ont été contrôlés par l’architecte des Bâtiments de France, J.-P. Ehrmann.
J. Th.