Auvergne-Rhône-Alpes, Drôme (26)
Châteauneuf-de-Bordette, Chapelle Saint-Quenin
Édifice
Modeste édifice, mais parfaitement intégré dans le paysage, la chapelle Saint- Quenin fait partie d’un groupe assez nombreux de chapelles rurales disséminées dans toutes les Alpes du Sud et auxquelles la Sauvegarde de l’Art Français a déjà été amenée à s’intéresser à plusieurs reprises. La construction actuelle paraît remonter au XVIIème s., après les destructions des guerres de religion, mais elle a perduré sur un habitat plus ancien. Le vocable de saint Quenin , évêque de Vaison au Vème s., rappelle que Châteauneuf-de-Bordette dépendait du diocèse de Vaison jusqu’à la Révolution. La présence d’un cimetière médiéval autour de la chapelle est attestée par plusieurs découvertes : une tombe d’enfant en lauzes, peut-être un vase en céramique grise conservé au Musée de la Civilisation gallo-romaine de Lyon, un dernier billon émis par l’archevêque d’Arles au XIIIème ou XIVème s. La chapelle actuelle, de plan très simple, nef rectangulaire et abside semi-circulaire de 12 m de long sur 5 m de large, a remployé dans les encadrements de la porte et de la fenêtre sud de la façade ouest, ainsi que pour une pierre de chaînage du mur nord, des pierres de taille provenant d’un édifice antérieur. La plupart de ces pierres portent des marques de tâcherons bien tracées mais assez traditionnelles. Le claveau central de l’arc en plein cintre, surmontant la porte d’entrée, porte une double spirale sculptée en « taille de réserve » . Une pierre servant de base à l’étroite fenêtre sud de la porte a été initialement taillée pour servir de claveau. Elle représente un personnage en pied dont le bras gauche en demi-cercle s’appuie à hauteur de la ceinture que prolonge une jupe évasée descendant jusqu’aux genoux. Le bras droit, peu lisible, devait être levé. Toutes ces sculptures appartiennent au Moyen Âge sans que l’on puisse leur attribuer une date précise. Les travaux prévus concernaient la consolidation de la voûte, des murs et la réfection de la toiture. La Sauvegarde de l’Art Français y a participé pour 25 000 F, en 1992.
E. C.