Église paroissiale. L’appellation de Château (Castellum) indique l’origine militaire de cet habitat. En 878, Louis le Bègue, fils de Charles le Chauve, donna aux chanoines du chapitre épiscopal de Saint-Vincent de Mâcon la villa de Château comprenant le castellum et son église. À la place du castellum carolingien, au sommet d’une colline d’où l’on embrasse un magnifique paysage, il subsiste un donjon de plan rectangulaire d’imposante apparence. Ce donjon est difficile à dater. Les murs sont faits de moellons taillés assez régulièrement. Le couronnement de l’édifice rappelle une succession de merlons et de créneaux caractérisant les constructions militaires du XIIe s. La très belle cheminée du XVe s. que l’on voit à l’intérieur est donc certainement postérieure à la construction primitive. Celle-ci a résisté à bien des assauts pendant la guerre de Cent ans puis lors des troubles de la Ligue. Vendu comme bien national pendant la Révolution, le donjon aurait certainement disparu sous la pioche des démolisseurs si la municipalité n’avait eu l’heureuse inspiration d’en faire le clocher de l’église paroissiale. Les travaux nécessaires furent achevés en 1848. Très consciente de l’intérêt historique tout à fait exceptionnel qui s’attache à cet ensemble, la municipalité actuelle fait établir un devis de 120 000 F pour la réparation de la charpente et de la toiture de lave du donjon qui fait eau de toutes parts. Compte tenu du petit nombre d’habitants que compte la commune, la Sauvegarde a participé à cette dépense pour une somme de 44 000 F. Ce donjon mériterait au premier chef d’être inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
J. H.