Bourgogne-Franche-Comté, Saône-et-Loire (71)
Chassigny-sous-Dun, Église Saint-Symphorien
Édifice
Eglise Saint-Symphorien. Les plus anciennes mentions du nom de Chassigny apparaissent au cartulaire de Saine-Vincent de Mâcon. Ce sont les premiers indices de la structuration d’une paroisse qui sera rattachée, vers le Xème s., au pays de Mâcon. La paroisse de Chassigny fut ensuite intégrée à une seigneurie donnée en fief par Philippe II aux Lagarde, famille qui avait fait preuve d’une grande fidélité dans la guerre qui opposa le roi au comte de Mâcon vers 1180. Les nouveaux seigneurs édifièrent une forteresse sur les contreforts de Dun ainsi qu’une église qui demeura celle de la paroisse jusqu’au XIXème s. Plusieurs éléments architecturaux de l’actuel édifice – baies géminées à arc en plein cintre du clocher – permettent de le faire remonter à la fondation de cette ancienne église par les seigneurs du lieu, à la fin du XIIème ou au début du XIIIème s. La dédicace au premier martyr d’Autun ne saurait en tout cas surprendre dans la région. L’église dut être remaniée aux XIVème ou XVème s. avant de subir, vers 1855, les destructions qui lui donnèrent l’aspect de la chapelle que l’on voit aujourd’hui . Le centre du bourg, fut, en effet, déplacé au milieu du XIXème s. et la construction d’une nouvelle église nécessita l’amputation du vaisseau dont les matériaux servirent au chantier. L’édifice actuel, très atrophié, ne conserve de l’ancien plan que le chœur et la travée de la nef supportant clocher. Sur cette unique travée est venue se greffer une chapelle, au sud, de construction plus récente. Le chevet est plat, à contreforts, surmonté d’un pignon dé passant sensiblement le toit du chœur. Des modillons parcourent les murs extérieurs, l’édicule sud en étant cependant dépourvu . Le clocher est de plan carré, percé sur ses quatre faces de baies à arcs en plein cintre, géminée à l’ouest. Sur le mur ouest, une grande arcade à l’arc brisé est le seul témoignage de l’ancien vaisseau. La lumière pénètre par des baies étroites aux arcs brisés ; le chevet a été percé d’une baie circulaire lors de la construction de l’autel classique et la chapelle sud, d’une baie en plein cintre, élément supplémentaire confirmant sa construction postérieure. L’édifice est voûté d’arête et d’ogive pour le chœur. Le voûtement pourrait dater de la première campagne de construction. Il est inutile de s’étendre davantage sur ces volumes fort simples, sinon pour signaler l’existence d’une travée corinthienne de style classique enserrant l’autel, ornée de stucs et dorures endommagés. Le fronton en est décoré de l’agneau couché sur le Livre et un petit portique encadre le bon berger portant la brebis. Cet élément, difficilement inséré sous la voûte du chœur, est lui-même entouré de boiseries fort dégradées, décorées de reliefs dont le thème n’est pas sans rapport, semble-t-il, avec l’iconographie du saint dédicataire. Avec une Vierge à l’enfant mutilée mais d’assez bonne facture (XIVème s. ?), ces éléments constituent le seul mobilier de l’église Saint-Symphorien. La Sauvegarde de l’Art Français a attribué en 1991 une aide de 25 000 F au titre de la réfection des couvertures et maçonneries extérieures.
N. G