Grand Est, Haute-Marne (52)
Chassigny, Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul
Édifice
Situé au confluent de deux rivières – le Saulon et la Resaigne -, Coublanc est mentionné pour la première fois en 1120. Cette seigneurie a appartenu, à l’époque moderne, à la maison d’Anglure qui y disposait d’un château, détruit sous la Révolution.
L’église de Coublanc, dédiée à saint Pierre et à saint Paul , était, jusqu’en 1789, un prieuré bénédictin qui relevait de l’abbaye de Bèze, en Bourgogne. La paroisse ressortissait de l’élection et du bailliage de Langres, dans la généralité de Champagne. Les parties les plus anciennes de l’église de Coublanc remontent vraisemblablement au XIIème siècle.
L’édifice se caractérise par un plan basilical. La nef, flanquée de collatéraux, compte quatre travées. Elle est limitée par un transept peu saillant et prolongée par un chœur à chevet plat de deux travées. La voûte de la nef, réalisée en briques au XIXème s., est en berceau brisé renforcé par des arcs doubleaux reposant sur des piliers octogonaux avec ébauches de chapiteaux à pans coupés ; deux d’entre eux sont ornés de feuilles places et d’une tête de monstre. Les trois vaisseaux du chœur sont également voûtés en berceau brisé, type de voûtement rare dans le département. La croisée d’ogives du transept – modifiée au XVIème s. – retombe sur des culots coniques. Elle supporte un clocher carré percé sur chacun de ses côtés (sauf au sud) d’une baie cintrée pourvue d’abat-son. Ce clocher est coiffé d’un dôme surmonté d’une flèche charpentée octogonale ; les essences en bois qui le recouvraient jadis ont été remplacées par des écailles de zinc. Un long toit en bâtière de tuiles plates couvre la nef et les bas-côtés dont les murs gouttereaux sont percés de baies cintrées au nord et au sud. Le mur-pignon de la façade occidentale est contrebuté par deux contreforts. Vers 1875, la porte d’entrée située dans la partie médiane de ce côté de l’église a été transformée. Elle s’ inscrit dans un arc en accolade et son tympan trilobé est aveugle. A proximité de ce portail, se dresse dans le cimetière circonvoisin, une « lanterne des morts », édicule de structure et de décor Renaissance, exceptionnel dans la région. Quatre éléments de son mobilier sont classés : deux panneaux peints et deux statues.
En 1995, la Sauvegarde de l’Art Français a participé pour 60 000 F à la campagne de réfection du clocher.
J.-F. D.