Bourgogne-Franche-Comté, Saône-et-Loire (71)
Chasselas, Église Notre-Dame
Édifice
À l’époque gallo-romaine, Cassillius, propriétaire d’une villa, aurait donné son nom à l’agglomération, située au sud-ouest de Mâcon, puis au cépage éponyme.
La paroisse, qui dépendait de l’évêché de Mâcon et de l’archiprêtré de Vauxrenard, fut rattachée à la paroisse de Leynes à la fin du XIXe siècle. On note une visite pastorale effectuée le 7 mai 1668 par Mgr Michel de Colbert, évêque de Mâcon.
L’église, dédiée à Notre-Dame, a succédé à un lieu de culte disparu en 933, placé sous le patronage de saint Pierre. Elle est entourée par le village, sur le versant abrupt d’une colline. Du cimetière qui l’entourait, transféré en 1883, subsiste une croix, restaurée en 2003.
L’édifice, orienté, a été construit à l’époque romane, ce dont témoigne la travée de transept, rendue très étroite par la présence des piliers et des arcades qui supportent le clocher. Les bras de ce faux transept sont couverts de voûtes en arc brisé. C’est sans doute dans la première moitié du XVIe s. que la nef et le chœur, d’une travée, ont été couverts d’une voûte sur croisée d’ogives reposant sur des consoles armoriées ; la clé est ornée d’un écusson.
Pendant la même période, le clocher, dont la base comporte des baies en plein cintre murées rappelant son origine romane, est surélevé, formant ainsi un encorbellement au niveau du beffroi. Les faces est et ouest sont ouvertes par deux baies en plein cintre et celles du nord et du sud, par des baies jumelées séparées par une colonnette avec tailloir. Le clocher est couvert en pavillon ; il est souligné par une corniche supportée par des modillons et ornée de têtes sculptées sur les angles.
La toiture de la nef et du chœur à deux versants couverts de tuiles plates est bordée par une corniche à modillons. Le pignon découvert du chœur est surmonté par une statue de la Vierge en fonte, du XIXe siècle.
Les murs gouttereaux, construits en petit appareil, épaulés par des contreforts sont percés de baies en arc brisé, celles-ci sont à remplage dans le chœur. Une sacristie flanque le côté nord du chœur.
La porte ouest est couverte par un arc cintré et la porte nord, par un linteau décoré d’une accolade.
Parmi les objets, on remarque une statue de la Vierge à l’Enfant, dite « à la grappe », XVIe-XVIIe s., en pierre polychrome, une autre statue de Vierge à l’Enfant et une sainte Barbe, XVIIIe s., en bois polychrome et doré.
Pour aider à la réfection de la charpente et de la couverture de l’église, la Sauvegarde de l’Art français a fait un don de 2 000 € en 2012.
Bernard Sonnet
Bibliographie :
Arch. dép. Saône-et-Loire, 5 FI 108/1 : Inventaire du patrimoine, Madeleine et Raymond Oursel, 1972 ; 4 G 6, 23 : visites pastorales.
Conservation régionale des monuments historiques de Bourgogne : Lucien Bernard, dossier de recensement, mai 1952.
Abbé C. Courtépée et E. Beguillet, Description générale et particulière du duché de Bourgogne, 2e éd. Dijon, 1847-1848 (3e éd. par P. Gras et J. Richard, Avallon-Paris, 1967-1968).
P. Vermylen, La chapelle aux loups, Notre-Dame de Chasselas ou la Madone récalcitrante, s.l.n.d.