Mozac, Chasse de saint Austremoine

Cette œuvre a été sélectionnée par les salariés de l’usine Michelin de Combaude (63) dans le cadre de la campagne Le Plus Grand Musée de France 2022. Elle va bénéficier d’un mécénat de 8 000 € offert par la Fondation d’Entreprise Michelin pour sa restauration.

la commune

Située à 15 kilomètres au nord de Clermont, Mozac est une commune de 3876 habitants. La ville possède un joyau exceptionnel, son abbaye. Fondée au VIIe siècle par saint Calmin, l’Abbaye de Mozac est un trésor de l’art roman auvergnat. Malgré les tremblements de terre qui ont détruit le cloître, une bonne partie de l’église date encore du
XIIe siècle comme certains chapiteaux historiés en témoignent.

Historique de l’église abbatiale de Mozac

L’église abbatiale bénédictine de Mozac fait partie des sites clunisiens emblématiques. Selon la légende, elle aurait été fondée au VIIe siècle par saint Calmin (Calminius en latin), duc d’Aquitaine et Comte d’Auvergne, et par son épouse Namadie (Namadia en latin), sous le règne du roi Thierry III (673-691). Au XVe siècle, des tremblements de terre
conduiront à la reconstruction d’une partie de celle-ci. Dotée de nombreuses reliques, l’abbaye de Mozac reste tout au long du Moyen Âge un haut lieu de pèlerinage. Lorsqu’arrive la Révolution, elle n’accueille plus que six religieux, qui la quittent entre mars 1790 et mars 1791. L’évêque de Clermont, François de Bonal (1776-1800) récupère
alors l’abbaye pour le culte populaire.

L’œuvre

Une châsse est un coffre ou un coffret de grandes dimensions, dans lequel on entrepose les reliques d’un saint. La châsse dite de saint Austremoine est un imposant coffre de bois qui adopte la forme d’une église. La châsse est entièrement décorée de peintures
avec notamment un cortège apostolique mais aussi une Crucifixion et une Annonciation. Si l’on s’en tient aux témoignages populaires, le décor peint serait dû à un artiste italien que Guillaume Duprat (1507-1560), abbé commendataire de l’abbaye, aurait ramené à la suite d’un voyage en Italie. L’artiste a signé son œuvre en partie inférieure de l’un des
côtés du coffre : « C.MARYE FECIT », « C.MARYE M’A FAIT » en traduction littérale.

Une intervention nécessaire

Sur l’ensemble de la châsse, on constate que de la peinture manque en divers endroits. À cela s’ajoute les nombreuses rayures sur le bois, du fait de l’ancienneté de la châsse et de ses nombreuses utilisations au cours du temps, auxquelles s’ajoute l’extrême salissure générale qui vient occulter ses belles couleurs et sa luxuriante iconographie.