Bourgogne-Franche-Comté, Saône-et-Loire (71)
La Chapelle-sous-Brancion , Église de l’Assomption
Édifice
L’église de l’Assomption-de-la-Vierge s’élève au milieu de son cimetière, dans un paysage doucement vallonné, parcouru par le Grison. Le village se situe à environ une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Tournus et à une dizaine de kilomètres à l’est de Chapaize.
La silhouette de son clocher, dominant un chœur rectangulaire et une abside semi-circulaire, en fait un ensemble caractéristique du style roman bourguignon, bien qu’une notable partie de l’édifice date du XIXe siècle.
La première mention de l’église apparaît en 1180 dans une bulle du pape Alexandre III. L’église relevait alors de l’ancien diocèse de Chalon ; elle figurait dans le cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon et dans celui de Saint-Marcel-lès-Chalon. Elle était consacrée à la Vierge Marie : son titre actuel, Notre-Dame-de-l’Assomption, date probablement du XVIe siècle. La nef ancienne fut détruite par un incendie au XVIIIe s, et reconstruite au siècle suivant sur le même plan, car les murs incendiés ont été conservés sur une hauteur de 3,30 m au nord et de 2 m au sud. Du XIXe s. datent également le faux transept et la sacristie, ainsi que la travée orientale de la nef. La protection au titre des monuments historiques se limite donc aux parties anciennes : clocher, travée de chœur, abside et portail.
Le plan se compose donc d’une nef de quatre travées, de deux chapelles formant transept, d’une courte travée de chœur et de l’abside hémicirculaire. L’appareil des parties anciennes est en moellons de calcaire, les encadrements sont en grès, la couverture en lave. L’abside est voûtée en cul-de-four, légèrement brisé à la clef. La travée ancienne de la nef est également voûtée en berceau brisé : nef et chapelles latérales, modernes, sont voûtées d’arêtes. Au milieu de la travée de chœur s’élève une petite coupole d’environ 2,80 m de diamètre, avec trompes, encadrée de deux arcs épaulant cette travée qui supporte, non seulement la tour carrée du clocher, mais la flèche maçonnée qui la surmonte. À l’étage du beffroi des cloches, le clocher est éclairé sur chacune de ses faces par une baie géminée reposant sur des colonnettes couronnées de chapiteaux sculptés, à feuillages ou à crochets. L’épaulement des voûtes de l’église est assuré par des contreforts de grand appareil peu saillants. Des colonnes engagées confortent l’abside.
À l’ouest, le portail monumental a été classé dans son ensemble, bien que les parties hautes aient été reprises lors des travaux de 1893 : inscrit dans un massif rectangulaire en légère saillie, il est cantonné de pilastres cannelés et terminé par un glacis en lave ; l’archivolte en plein cintre qui le coiffe, repose latéralement sur une colonnette en délit, couronnée d’un chapiteau de feuillages.
Hormis l’arcature qui coiffe le mur de l’abside, l’édifice est peu orné. Les ouvertures les plus anciennes sont les trois petites fenêtres de l’abside, fortement ébrasées à l’intérieur et à l’extérieur.
Lors de l’élaboration du dossier de protection de l’édifice en 1947, il est intéressant de constater que le recenseur jugea inutile de protéger la belle grille de communion en fer forgé du XVIIIe s., parce qu’elle avait le statut d’immeuble par destination. Après l’application des dispositions qui ont suivi le concile de Vatican II, la grille fut démontée, et fut classée, comme objet mobilier, en 1997. L’église conserve toujours une Vierge de l’Assomption du XVIe s. en pierre, de grande qualité.
En 2002, des sondages, effectués dans le cadre de stages de restauration de l’Association Rempart, ont permis le dégagement dans l’abside, sur une surface de 70 m2, de peintures du XIVe siècle. Malgré des lacunes très importantes, il semble qu’on puisse y reconnaître un Couronnement de la Vierge ; entre les fenêtres figuraient sans doute des apôtres, tandis qu’un décor de draperies, caché par les boiseries, ornait la partie basse.
Pour le chantier de restauration de la toiture en laves de l’abside et la protection de la peinture du cul-de-four, la Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2007 une aide de 5 000 €.
Françoise Bercé