De fondation romane, relevant de la puissante abbaye Notre-Dame de La Réau dans la Vienne , dont elle constitue un prieuré sous le nom de Saint-Étienne sous Chantemerle, la Capella Sancti Stephani est attestée dans un document de 1272 des archives de l’hôpital de Parthenay. La paroisse, au cœur de la Gâtine, relève successivement des élections de Parthenay puis de Thouars et compte un nombre modeste de 135 feux dans les années 1750 ; elle porte le seul nom de Saint-Étienne sur la carte de Cassini.
De plan ramassé, l’église se compose d’un clocher-porche qui constitue la partie droite de la façade occidentale, d’une nef de deux travées, d’un transept saillant et d’un chœur à chevet plat. Si la façade occidentale présente un appareil de pierres de granit, constitué de gros blocs dans les bases des maçonneries et dans les contreforts, le reste de l’édifice est construit en moellons enduits. Les contreforts des bras du transept et du chevet sont, eux aussi, de pierres de granit.
L’édifice remonte pour ses parties les plus anciennes au XIIIe s. mais a été reconstruit en grande partie au XVe s., époque à laquelle a été élevé le transept et ont été voûtés le chœur et la croisée du transept. Les clefs de voûte portent les armes des Chasteigner de La Roche-Posay et des Chabot. À cette même campagne de travaux appartient la baie d’axe au remplage flamboyant.
Comme de nombreux autres édifices de la région, l’église, probablement mal entretenue, souffre sévèrement des guerres de Religion, comme en témoigne la visite en 1598 de l’archiprêtre de Parthenay, Anthoine Pasquet : « avons trouvé l’église fort désolée de tout ce qui est requis, la nef toute découverte, le chœur avec une chapelle voûtée et à demi couvert de tuiles courbes dont la plupart des murailles tendent à ruine, faute de réparations … Avons trouvé les fonts baptismaux être renversés par terre, à cause des troubles ». Ce mauvais état est encore attesté dans les visites de 1686 et 1695. Celle de 1731 décrit une église « pauvre et pauvrement tenue » ; elle signale pour seule partie voûtée le chœur, et la présence de trois chapelles, dédiées à saint Antoine, la Vierge et saint Étienne. Des travaux sont alors entrepris, ce qui permet de la juger « réparée » en 1735 . Une autre campagne de travaux, menée sur la base de l’adjudication du 17 juin 1844 et de son avenant, conduit entre 1844 et 1846 à l’élargissement d’un mètre de la nef par la reconstruction du mur gouttereau gauche . De nombreuses ouvertures cintrées, dont on peut observer la présence au-delà d’ailleurs de la seule nef, témoignent des interventions de cette époque. Les procès-verbaux de réception de cette campagne mentionnent alors la différence entre le voûtement en pierre de la partie orientale de l’église et celui en bois de la nef, couverte d’un plafond au profil en berceau. Jugé inesthétique et en mauvais état, ce dernier est remplacé en 1922, sous l’impulsion de l’architecte du département Mongeau, par des voûtes d’arêtes en briques .
Pour des travaux de couverture, de reprise de maçonneries et de drainage, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une somme de 15 000 € en 2008.
Élisabeth Caude