Pays de la Loire, Sarthe (72)
Viré-en-Champagne, Chapelle Saint-Étienne du Château de Viré
Édifice
Histoire
Construit sur un promontoire rocheux, le château de Viré-en-Champagne domine le paysage. Il s’agit d’une ancienne forteresse, bâtie au XIIe siècle, à l’initiative de Fromond de Viré, premier seigneur des lieux. Il subsiste de cette époque les étages inférieurs du donjon et les pièces basses des tours ouest.
Pendant la Guerre de Cent Ans, Bertrand du Guesclin et son armée y séjournèrent en 1370, à la veille de la bataille de Pontvallain.
Entre 1509 et 1511, Renée de Lartigné, épouse de Pierre de Courthady, 1er Président du Parlement de Paris en 1497, devenu seigneur de Viré, fait construire, sous le vocable de Saint-Etienne, une chapelle faisant pendant au donjon.
Dès 1521, son fils, Pierre de Courthady, juge royal et ordinaire au parlement du Mans, devenu à son tour seigneur de Viré, poursuit les travaux de la forteresse, fortement remaniée pour devenir un château Renaissance.
En 1815, les insurgés royalistes de la Sarthe y établissent leur quartier général afin d’être au plus près de la division de Mayenne.
Description
La Chapelle Saint-Etienne est une chapelle à vaisseau unique. On y accède par un portail à linteau surbaissé renaissant à mouluration gothique.
Cette chapelle se compose de trois travées, dont l’une de chœur pentagonale avec abside saillante dans le parc d’axe portant sur une trompe en éventail.
Ces travées sont voûtées d’ogives en pénétration avec clefs pendantes armoriées, lignes de crochet, moulurations vives et lierres à fleurons. Un raison flamboyant aveugle pare ses maçonneries hautes sous une ligne de quadrilobes et une corniche très prononcées.
En face de la porte d’entrée, une boiserie du XVIe siècle, en panneaux à la serviette et parties découpées de style encore XVe, ferme une petite pièce qui sert à la fois de sacristie et de confessionnal.
Le panneau supérieur porte les armes des Courthady.
Une sorte de meurtrière permet au confesseur de voir le maître-autel.
Au dessus, au niveau de la voûte s’ouvre une mezzanine à laquelle on accède depuis les appartements par un passage dérobé.
Le faux transept à pignon, rehaussé au XIXe, est ajouré côté cour par une baie flamboyante et sa clé de voûte porte les armes de Pierre de Courthady. Cette partie, légèrement surélevée, possède une curieuse meurtrière permettant de voir le maître-autel, ce qui laisse à penser qu’elle fut conçue pour être fermée par une cloison semblable à celle de la sacristie-confessionnal et permettre ainsi de s’isoler.