Bretagne, Finistère (29)
Plougastel, Chapelle Saint-Adrien
Édifice
La chapelle Saint-Adrien est située à cinq kilomètres sud-ouest du bourg, au fond de l’anse de Lauberlach, sur la rive droite de la rivière. C’est un assez vaste édifice composé d’une nef, d’un transept et d’un petit chevet carré.
En forme de croix latine, avec une petite sacristie (moderne) dans l’angle sud-est, des piliers ronds se trouvent à l’ouverture des bras de transept.
Le pignon ouest est percé d’une porte en anse de panier, surmontée d’une accolade Renaissance à crossettes. Aux angles, apparaissent deux contreforts à consoles renversées. Le petit campanile est de la fin de la période gothique.
La façade sud est décorée d’une porte moulurée, en anse de panier. Une inscription gothique domine cette porte et nous apprend que la chapelle fut fondée le second dimanche de mai l’an 1542, par Henry du Chastel, recteur de Plougastel, en l’honneur de Notre Dame de Confort et de Saint-Adrien.
« En bloaz mil pemp cant hanter cant nemet unan ez voe fontet an chapel man en eil sul e mae en amser maestr Herry a Castell rector Ploecastell ha jahan Guergoz dit Monot gouerner en chapel ma en enor da Doe ha Ytro Maria a cofort ha Sanct Adrian ».
Cette chapelle en remplaça une autre, car un acte au 27 décembre 1414 nous présente Marguerite Burel donnant à l’abbaye de Daoulas cinq livres de rente sur terres entre Saint-Adrien et Plougastel.
A l’intérieur, le pavé est fait de dalles de schiste et de grès quartzeux. A l’entrée des branches au transept, de sveltes colonnes monolithes supportent les tirants qui étayent la charpente.
Dans le transept nord, on trouve une poutre richement sculptée, et sur la sablière du transept méridional on a représenté des sujets bizarres : petits génies nus, têtes de dauphin se terminant en feuillage ; un renard joue du biniou devant une poule.
Quel est le titulaire de la chapelle ? Plusieurs ont pensé à Saint-Adrien qui prêcha la foi en Grande-Bretagne et mourut en l’an 720. C’est là une erreur. Le saint dont il s’agit est un martyr et, manifestement, il n’est autre que Saint-Adrien, martyr à Nicomédie, vers l’an 303. Avec Saint-Sébastien et Saint-Antoine l’ermite, Saint-Adrien fut reconnu au moyen âge comme ayant le privilège de défendre contre les maladies contagieuses.