Occitanie, Hérault (34)
Saint-Guilhem-le-Désert, Chapelle Notre-Dame de l’ermitage du Lieu-Plaisant
Édifice
Présentation
L’ermitage est composé d’une chapelle longue de 6 mètres, orientée avec un chœur voûté en cul de four et un clocheton en arcade au dessus du pignon ouest.
Le bâtiment d’habitation s’élève le long du mur sud, sur deux niveaux, avec des dépendances en L au sud ouest. Les murs sont bâtis en pierres tout venant, hourdies au mortier de chaux grasse en pâte et sable local. Les finitions sont toutes en enduit fouetté au végétal (genêt), avec des décors traditionnels en bandeaux sous génoises, bandeaux d’encadrements d’ouvertures et tableaux serrés à la truelle, technique très répandue dans le Languedoc Roussillon depuis le 16e et 17e siècle.
Son histoire
Saint Guilhem, petit fils de Charles Martel, est nommé vice-roi d’Aquitaine sous Louis le Pieux. Il s’illustre par la prise de Barcelone aux Sarrasins en 803.
Guidé dans son cheminement par son ami saint Benoît d’Aniane, fondateur en 782 d’un important monastère à Aniane et réformateur de la règle bénédictine, saint Guilhem se tourne progressivement vers l’idéal monastique.
Dès 804, il se retire dans la vallée de Gellone où il fonde deux monastères dont seule subsiste aujourd’hui l’abbaye bénédictine dite de Gellone, en hommage à son fondateur. Cette abbaye, qui accueille un morceau de la croix du Christ, offerte par Charlemagne lors de la retraite de Saint-Guilhem, devint un passage obligé pour les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.
Au cœur de la garrigue, à plus d’une heure de marche du village de Saint-Guilhem, Jean Albe – laïque originaire du diocèse de Lodève – construisit, au XIVe siècle, un humble ermitage auquel fut donné le nom de Lieu-Plaisant.
Désireux de donner à son œuvre cette stabilité qui devait en assurer la perpétuité à travers les âges, il demanda au Pape Benoît XIII la permission d’y élever un autel sous le vocable de la Sainte-Vierge.
De cette fondation subsiste sans doute l’église. L’ermitage fut jusqu’à la Révolution sous la direction de l’abbaye de Saint-Guilhem.
La maison des ermites, qui fait un même corps avec l’église, ne remonte probablement pas au-delà du XVIIe siècle. L’ermitage est vendu à la Révolution à Joseph-Victorien Pons. Puis avant 1855, à la famille Capion de Pignan. Par la suite, l’ermitage est toujours régulièrement fréquenté par les paroissiens et plusieurs ermites s’y installent au cours du XIXe siècle.
Aujourd’hui encore, l’ermitage accueille deux processions traditionnelles. La procession du lundi de Pâques, appelée pèlerinage « La Saucisso », est le fruit d’une promesse publique faite en 1628, alors que la peste ravageait le pays. La procession du deuxième Dimanche d’octobre, appelée pèlerinage de « Las nougas », remonte à 1724, lorsque les villageois invoquèrent la protection de Notre-Dame contre les inondations du Verdus, qui traverse le village de Saint-Guilhem.