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L’église paroissiale de La Chapelle-Huon, dédiée à saint André, est de fondation romane, notamment pour sa partie la plus ancienne, la nef, qui date vraisemblablement du XIIe siècle. Mais elle a connu au cours des siècles suivants plusieurs campagnes importantes de travaux.

L’édifice se compose d’un vaisseau rectangulaire, la nef, sur lequel se sont greffés à des époques ultérieures le chœur d’un volume moindre et une chapelle latérale au sud. L’église primitive était vraisemblablement à chevet plat, ce qu’explique la présence d’un appareil de pierres assisées visible sur le côté nord, à la jonction de la nef et du chœur. L’édifice fut par la suite agrandi par la construction du chœur, lui-même composé d’ une travée droite et d’une abside semi-circulaire. Quant à la chapelle latérale, elle semble  avoir  fait  l’objet  d’une  reprise  importante  au  XVIe s. – voire au XVIIe s. pour Dominique Latron – comme l’attestent les remplages des deux grandes fenêtres qui l’éclairent, les moulurations des contreforts d’angle qui l’épaulent et la porte à pilastres et fronton triangulaire qui y donne accès sur sa face ouest. Elle sert de nos jours de sacristie et cette vocation était déjà la sienne au début du XXe siècle. La façade occidentale, pour sa part, insérée entre deux puissants contreforts, a été totalement reprise au XIXe siècle. Les murs sont construits en petit appareil de moellons enduits de mortier de chaux, à l’exception des encadrements d’ouvertures, des contreforts, des chaînages d’angle et de certaines parties du chœur. La toiture est d’ardoises et de tuiles plates mécaniques. Un clocher couronnait l’édifice.

Au début du siècle, l’architecte Durand en décrivait la structure qui menaçait ruine : « La flèche placée un peu plus haute que le milieu du faîtage de l’église du côté du chœur incline fortement dans la direction du chœur et un peu du côté de la sacristie. La couverture en ardoise de la flèche est en très mauvais état ». Des travaux furent engagés qui, dans un premier temps, prévoyaient la démolition du clocher. Cette première étape eut lieu en 1904, comme l’atteste la réception des travaux du 7 janvier 1905. La seconde étape, qui était celle de la reconstruction de la flèche, ne fut jamais réalisée. Actuellement un beffroi de charpente, placé le long du mur ouest de la chapelle, abrite la cloche. Les petites ouvertures étroites, aujourd’hui bouchées, dont on distingue précisément les encadrements dans la partie supérieure des murs gouttereaux nord et sud, attestent les origines romanes de la nef. Par la suite des ouvertures furent aménagées dans la partie basse des murs, vraisemblablement peu de temps après la construction du chœur dont les baies sont légèrement différentes: les fenêtres, alors percées dans la nef, possèdent, pour la plupart d’entre elles, un remplage de pierre tréflé ; le profil de leur arc est plein cintre ou légèrement brisé. Cependant l’une d’entre elles, la première du mur nord, a été agrandie au moment des travaux du XIXe s. sur la façade occidentale et notamment lors de la construction du contrefort massif qui a été érigé dans le prolongement de celle-ci.

À l’intérieur, les différences de volumes, visibles à l’extérieur, se retrouvent. La nef est couverte d’une voûte de charpente lambrissée qui est antérieure ou contemporaine de la construction de la chapelle latérale et qui a peut-être été réalisée à l’occasion d’une reprise générale des couver­ tures et toitures de la chapelle et de la nef. Le chœur, plus étroit, est séparé de la nef par un grand arc diaphragme au profil brisé, en avant duquel ont été placés de part et d’autre des autels latéraux architecturés avec retables ; l’un d’entre eux, dédié à saint Sébastien, est daté de 1673. Un retable monumental, daté de 1639, au droit du dernier arc doubleau du chœur, complète ce décor ; par les deux portes qu’il englobe dans sa composition, il donne accès à la sacristie qui occupait l’abside semi-circulaire. La travée droite du chœur est, pour sa part, couverte d’une voûte en berceau brisé. Quant à la chapelle latérale sud, elle n’ouvre plus directement sur la nef; la grande arcade au profil brisé est actuellement bouchée par une cloison en partie basse surmontée d’un lambris en partie haute ; ainsi  est-elle isolée de la nef à laquelle elle peut accéder par une porte encadrée de pilastres. Elle est couverte d’une voûte sur croisées d’ogives octopartite avec clé pendante. Enfin, la tribune qui occupe le fond de l’église a été commandée en 1853 « pour le placement des enfants dans l’église, là ils seront sous les yeux de leur maître qui pourront facilement les surveiller ».

Pour la restauration de la nef et de la chapelle sud tant au niveau de la stabilisation des murs, du drainage que de la reprise de la charpente et de la couverture, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 100 000 F en 1999.

É. G.-C.

 

 

 

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