Bretagne, Finistère (29)
Cast, Chapelle de Quillidoaré
Édifice
La chapelle de Quillidoaré, dédiée à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, est située à la sortie du bourg de Cast, sur la route de Douarnenez. Elle s’élève sur un vaste placitre en herbe entouré de grands arbres, où se trouvent aussi le calvaire et un puits. L’édifice a été construit selon un plan en forme de croix latine, avec nef sans bas-côtés, chœur à chevet plat, transept débordant largement. Le mur pignon occidental porte un clocher avec balustrade en encorbellement ; la chambre des cloches est surmontée d’une flèche à crochets cantonnée de quatre pinacles entre lesquels les gâbles sont couronnés de masques. La sacristie est située dans l’angle nord-est de la chapelle.
Plusieurs éléments permettent de suivre les époques de la construction. Les portes latérales à accolade et les éléments de vitraux qui subsistent remontent au début du xvie s. ; le calvaire du placitre, érigé à proximité de la chapelle au milieu du xve s., porte le nom gravé du fabrique G. LE GAC F, et la date d’une restauration : 1781 ; le portail ouest et le clocher portent la marque du style classique du xviie s. ; une inscription dans le bras nord du transept indique : BASTIEN : COEC : F 1744 ; la sacristie, plus récente, a été ajoutée en 1871-1872.
A l’intérieur, les murs ont été récemment recouverts d’un enduit qui laisse dégagés les pierres d’angles et les entourages des portes et des fenêtres. La charpente apparente est aussi une nouveauté due aux travaux de restauration : on sait qu’au milieu du xxe s. avait été réalisée une voûte en plâtre projeté sur un lattis de bois, voûte qui a été détruite en 2011, et qui remplaçait elle-même un lambris de bois.
Cinq baies ont conservé des restes de vitraux du premier quart du xvie s., notamment la maîtresse-vitre de la Passion (cl. MH). Ils ont été l’objet de multiples restaurations et de transformations par ajout d’éléments étrangers (notamment des fragments provenant de la chapelle Saint-Génite, en Cast également, détruite au xixe s.), mais n’en constituent pas moins un témoignage remarquable du décor d’origine de la chapelle.
Le mobilier apparaît comme un ensemble célébrant le patronage de la Vierge : non seulement la statue en pierre polychrome de la Vierge allaitant (xvie s., avec l’inscription NOTRE DAME DE BONES NOUVEL, cl. MH), mais aussi le maître-autel (cl. MH) qui présente une scène de la Nativité avec l’Adoration des bergers (dès l’entrée, à l’extérieur, sur le mur ouest, un bas-relief représente l’âne et le bœuf), les statues de saint Joseph, de sainte Anne et de saint Joachim, des angelots adorateurs fixés sur le mur du chevet et aux angles du transept, œuvres probables de l’atelier des Le Déan, sculpteurs de Brest et de Quimper au xviie siècle. On notera aussi la présence des statues de saint Jean-Baptiste et de saint Laurent.
Tout cet ensemble est aujourd’hui dans un état remarquable, grâce aux travaux de restauration de 2013, menés sous la direction de Mme Joëlle Furic, architecte à Saint-Thurien (Finistère). A la fin du xxe s. et au début du xxie, la chapelle, quelque peu délaissée, présentait des désordres graves. Il a fallu restaurer la maçonnerie en plusieurs endroits, la charpente, la couverture d’ardoises. La Sauvegarde de l’Art français a contribué au financement de ces travaux grâce à un don de 4 000 €.
Tanguy Daniel