Normandie, Eure (27)
Champignolles, Église Saint-Gilles
Édifice
Située dans la mouvance du fief de Conches, la paroisse Saint-Gilles de Champignolles est demeurée jusqu’à la Révolution sous le patronage du seigneur local. L’église primitive date du XIIIème s. et ses murailles en blocage de silex et de grison remontent à cette époque. Cet édifice se compose d’une nef prolongée par un chœur à chevet plat. Au cours du XVIème s., diverses adjonctions en ont modifié le plan. Une sacristie a été accolée contre la paroi nord du chœur. Sur le flanc sud de la nef on a adossé, à l’ouest, un porche d’entrée en charpente à sablières moulurées tandis qu’à l’est, une chapelle quadrangulaire était également ajoutée. Bâtie en silex avec des chaînes de pierres, cette chapelle présente un pignon orné d’un échiquier de silex et de pierres disposées en carré dans la partie inférieure et en losanges dans la partie supérieure. Un fleuron circulaire et une croix antéfixe décorée de festons gothiques en couronnent le faîte. Ce pignon est percé d’une baie en tiers-point et à meneau avec rem plage et moulures gothiques. Au milieu du XVIème s., une lucarne cintrée avec encadrement, fronton et mouluration Renaissance, a été réalisée dans la pente orientale du toit de cette aile. La toiture est en tuiles plates d’où émerge, à l’ouest, un clocher carré en charpente recouvert d’essentes et surmonté d’une flèche octogonale d’ardoise. A l’intérieur, le mobilier est intéressant : une Vierge à l’Enfant en pierre du XVème s. ; de la même époque, une statue en bois de saint Loup, invoqué contre les maux d’estomac ; des fonts baptismaux et un groupe en haut-relief figurant la Transfiguration (XVIème siècle). L’église et le cimetière attenant forment un cadre charmant qui a été inscrit à l’Inventaire supplémentaire des sites par arrêté du 22 avril 1932. En dépit de ses faibles moyens, la commune a entrepris des travaux de réfection intérieure que des problèmes d’humidité rendaient nécessaires.
Pour les travaux d’évacuation des eaux, de reprise de la charpente et de réparation de la voûte, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé, en 1997, une subvention de 18 000 F.
J.-Fr. D.