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L’église Saint-Pierre-aux-Liens de Chahains s’élève au cœur d’un petit bourg en lisière du bocage. De taille très modeste, l’édifice est composé d’une nef rectangulaire prolongée par un chœur également rectangulaire, plus étroit, contre lequel une sacristie a été élevée au XVIIIe siècle.

La façade ouest présente des dispositions d’époque romane : portail en plein cintre à double rouleau, petite fenêtre en plein cintre éclairant le sommet de la nef. Cette façade est surmontée d’un clocher à fût carré coiffé d’une flèche octogonale, couvert d’ardoises, reposant sur des poteaux posés à l’entrée de la nef.

La façade nord est totalement aveugle. Au sud, la façade a été remaniée à plusieurs reprises. Sur le mur de la nef, une fenêtre avec arc trilobé témoigne des campagnes de travaux de la fin du Moyen Âge. Quatre autres fenêtres rectangulaires d’époque moderne éclairent la nef et le chœur.

La charpente semble dater du XVe ou du XVIe siècle. L’intérieur est couvert d’une voûte lambrissée sur deux entraits et poinçons dans la nef, plus basse dans le chœur.

Dans cet édifice modeste, le retable en pierre réalisé vers 1709 attire le regard. Au-dessus d’un socle, deux colonnes corinthiennes bordées de guirlandes de fleurs encadraient une Nativité disparue, remplacée au XIXe s. par trois niches peu esthétiques. Le retable est couvert d’un fronton cintré sculpté en bas-relief.

Les autels latéraux à socle à deux colonnes et entablement, ornés d’une statue de saint Joseph (autel de la Vierge) et d’une statue de saint Étienne (autel Saint-Étienne), sont de facture plus rustique.

 

L’installation de ce nouveau mobilier au XVIIIe s. est la cause probable de la suppression des entraits et poinçons de plusieurs fermes principales qui a engendré d’importants désordres dans les maçonneries et la charpente. La transformation de l’église paroissiale en succursale de l’église voisine de Saint-Martin-des-Landes en 1805 ne facilita pas son entretien. Privée de prêtre à partir de 1791, l’église de Chahains n’a été que sommairement entretenue au XIXe siècle. La proximité du cimetière explique son maintien comme lieu de culte occasionnel. Après plusieurs décennies de risque de démolition, une importante campagne de travaux eut lieu en 1889, concernant notamment la charpente et la couverture.

La Sauvegarde de l’Art français a octroyé, en 2004, 5 500 € pour la restauration de la charpente, de la couverture et des maçonneries de la nef et, en 2005, 6 000 € pour celle du chœur et de la sacristie.

 

Jean-Pascal Foucher

Le projet en images